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OPENING STATEMENT By Prof. Hajer GUELDICH, Chairperson of the African Union Commission on International Law (AUCIL) At The 9th Forum of the AUCIL

OPENING STATEMENT By Prof. Hajer GUELDICH, Chairperson of the African Union Commission on International Law (AUCIL) At The 9th Forum of the AUCIL

May 15, 2023

On the theme of “Business, Human Rights and International Law”

Excellencies,

Honorable Commissioners,

Representatives of Member States,

Keynote Speakers, Distinguished Speakers,

Participants,

Ladies and Gentlemen,

At the outset, it is an honor and privilege to welcome you all to the 9th AUCIL forum.

The AUCIL was created in 2009 as an independent advisory organ in accordance with Article 5(2) of the Constitutive Act of the African Union. It is composed of 11 elected members.

The mandate of the AUCIL falls under three broad categories, namely the progressive development of international law, the codification of international law, and contributing to the objectives and principles of the African Union through its Agenda 2063. These mandates are to be achieved through the revision of treaties, carrying out studies on matters of interest to the Union and its member States, as well as encouraging studies, teaching, disseminating and working on the wider appreciation of international law.

In the margin of its 22nd Ordinary Session taking place from 8 to 23 May 2023, here in Addis Ababa, the 9th Forum of AUCIL of 15 and 16 May is under the theme “International Law, Business Law, and Human Rights in Africa”. This Forum seeks to bring together high-level African scholars, legal experts and practitioners on international law, business law and human rights law from the continent and serves as a platform for discussing and interacting on matters of interest for Africa through the prism of International law and the AU law.

As you are well aware, businesses have a significant impact on human rights. They can contribute to human rights violations by engaging in activities such as child labor, forced labor, discrimination, and environmental degradation. However, businesses can also play a positive role in promoting human rights by respecting human rights in their operations, and by working to improve the lives of the people with whom they interact.

Ladies and Gentlemen,

Over the past few years, there has been a surge in corporate-related violations, especially in areas that have a history of conflict, high corruption rates, and weak rule of law systems, with Africa being a prime example.

These violations are likely to happen in places where governance challenges are at their highest. Transnational corporate entities and businesses are constantly operating in an ever-changing, interconnected globalized world, and they face high levels of risk in certain industries such as oil and gas, mining, construction, banking, and health care. Therefore, it is crucial for businesses to understand their human rights responsibilities, the impact their actions can have, and to engage in socially responsible behavior.

Doing so is not only a moral obligation but also an essential aspect of corporate risk management in today's world.

Ladies and Gentlemen,

Although there have been continuing debates on how to effectively regulate businesses and industries under international law, finding a global agreement on how to allocate human rights obligations to companies has been a daunting task.

In other words, while there have been attempts to address corporate human rights abuses, they have largely been insufficient. The international community has been unable to come to a consensus on how best to hold companies accountable for their human rights obligations, leaving victims of such abuses feeling powerless. This situation underscores the need for more robust and effective mechanisms to ensure that companies are held responsible for their actions, particularly when they have caused harm to individuals or communities.

Honorables invités

Mesdames et Messieurs,

Il va sans dire que l’importance des investissements et leur efficacité dans la construction d’une économie solide tant espérée par les États en développement, et les concessions faites dans le but d’attirer et motiver les investisseurs à s’établir, n’a pas été accompagnée d’exigences fermes quant au respect des droits humains. C’est une priorité recalée en faveur de l’économie, qui primerait, a priori, sur le social, alors qu’ils constituent, combinés, les ailes battantes nécessaires à l’escalade vers un monde meilleur.

Par ailleurs, il semblerait que la première cause de la propagation des violations des droits de l’Homme par les entreprises, réside dans la tendance qu’ont les États en quête d’investissements, à nouer des partenariats sur la base de traités d’investissement très déséquilibrés, excessivement protecteurs à l’égard des investisseurs, dépourvus (ou presque) de garanties relatives au respect par les entreprises des droits humains.

Mesdames et Messieurs,

Il est important aujourd’hui de prendre position, et de dire haut et fort: NON à la violation des droits de l’Homme par les entreprises, et d’exprimer un réel veto contre l’impunité face à ces violations. Ceci étant dit et en l’état actuel du droit international, il apparaît très évident qu’il est extrêmement difficile d'obtenir réparation en cas de violation des droits de l'Homme par ces entreprises, et cette difficulté est causée tant par les États (et plus précisément par rapport à la carence des législations étatiques), que par le droit international.

Au niveau international justement, on ne peut pas parler réellement d’instruments contraignants, au vrai sens du mot, qui pourraient obliger les entreprises à respecter les droits de l’Homme. A vrai dire, il n’existe pas, jusqu’à maintenant, un système complet et cohérent relatif à la responsabilité internationale des multinationales, semblable par exemple aux projets d’articles de la CDI (Commission de droit international) sur la responsabilité internationale des États ou des organisations internationales.

Mesdames et Messieurs,

Certes, certains efforts sont fournis pour améliorer les conditions de l’engagement de la responsabilité des investisseurs, notamment pour les questions de droits de l’Homme, même s’il s’agit plus de soft Law.  Par exemple via les codes de conduite, privés établis par les entreprises elles-mêmes en guise d’engagements, ou publics, élaborés par des organisations internationales comme l’OIT, la CNUCED et l'ONU, sans oublier l’instrument le plus complet dans ce sens, à savoir les principes directeurs de l’OCDE.

On remarque également l’intégration d’une dimension de responsabilité sociale des investisseurs dans les nouveaux traités d’investissement, principalement bilatéraux, qui pourrait relativement estomper le déséquilibre critiqué dans les décisions, surtout arbitrales, prononcées majoritairement en faveur des investisseurs, même parfois quand la violation des droits de l’Homme est plus qu’évidente.

Mesdames et Messieurs,

Malgré ces efforts, nous estimons qu’un long chemin reste encore à faire pour pallier la difficulté relative à l’engagement de la responsabilité des entreprises pour des contestations en rapport avec les droits humains, et surtout en matière de responsabilité pénale.

Honorables invités,

Cher tous,

Sur cette note, permettez-moi de conclure qu'à mon humble avis, le thème du 9e Forum choisi cette année par notre Commission (la CUADI), constitue une excellente opportunité pour développer des solutions pratiques au problème des violations des droits de l'Homme par les entreprises en Afrique. Par conséquent, il est temps que toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements, les entreprises, la société civile et la communauté internationale, travaillent ensemble pour garantir que les entreprises respectent les droits humains et soient tenues responsables de leurs actions.

Honorables invités,

Merci d’avoir effectué le déplacement jusqu’à Addis Abeba pour partager avec nous vos connaissances et votre expertise.

Mesdames et Messieurs,

J'espère que nos discussions seront fructueuses et je souhaite plein succès à nos travaux.

Je vous remercie de votre écoute et de votre aimable attention.

 

Prof. Hajer GUELDICH

Addis-Abeba, le 15 mai 2023

 

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