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Message du 9 Septembre 2023 de S.E Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de L’Union Africaine

Message du 9 Septembre 2023 de S.E Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de L’Union Africaine

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September 09, 2023

Chères Africaines, chers Africains, du continent et de la Diaspora,

9 septembre 1999, une date à la résonnance historique évocatrice du premier jalon politique dressé par nos chefs d’Etat et de gouvernement sur la route menant à la mise en place de l’Union africaine.

Cette année, sur fond de l’écho non encore dissipé de la célébration du soixantenaire de la création de l’OUA, nous commémorons cette importante initiative continentale dans un contexte traversé de fortes tensions aussi bien au plan de la géopolitique internationale qu’au sein de notre continent. Le conflit russo-ukrainien, qui se nourrit de la résurgence des rivalités Est- Ouest, semble replanter un décor reproduisant une configuration stratégico-militaire caractéristique de la période de la guerre froide.

La conséquence immédiate d’une telle atmosphère belliqueuse s’exprime dans le désir, latent ou manifeste, des différentes puissances, agissant dans le sens de leurs propres intérêts. Les craintes existent de voir l’Afrique redevenir un terrain d’affrontements et de luttes hégémoniques.

Au plan interne, le processus démocratique, qui donnait les signes d’une accélération rassurante, affronte aujourd’hui les assauts compromettants d’une réversion imposée par la résurgence inquiétante des changements non constitutionnels. Ces épisodes douloureux donnent l’amère sentiment que notre histoire se déploie de façon cyclique, avec des retours en arrière, ramenant en première ligne des phases historiques considérées comme à jamais révolues. 

Face aux données empiriques actuelles en Afrique, substituer au découragement d’une trajectoire évolutive de l’Afrique, s’impose comme un impératif de survie au présent et de projection dans le futur. 

Dans ce premier quart du 21ème siècle, l’Afrique doit de nouveau s’interroger. Qui sommes-nous ? Ou allons-nous ? Selon quelles voies ? Qui sont nos partenaires ? Qu’est ce qui nous distingue d’eux et qu’attendons-nous d’eux ? Que nous faut-il pour assumer efficacement, dignement et pleinement notre destin, individuel et collectif ? 

Dans son versant lumineux, le Panafricanisme fournit la clef pour répondre à ces questionnements identitaires. Il invite le continent à fixer comme horizon ultime de son action la quête et la construction de son Unité et de son intégration. 

C’est à partir de cet objectif suprême que devraient s’ordonner toutes nos actions, programmes et stratégies de développement, de protection de notre environnement climatique, de recul drastique de la pauvreté, de réalisation de notre prospérité et donc d’émancipation de nos femmes et d’épanouissement de notre jeunesse. A ce titre, le Panafricanisme reste notre idéologie, l’âme de notre mouvement. Comment réaliser cette unité, selon quelles modalités pratiques ? 

Le premier et décisif pas à franchir dans la voie de la renaissance du panafricanisme est la promotion concrète de notre solidarité. Le socle de notre solidarité repose sur une abondante création des richesses dans la perspective de mieux prendre en charge les besoins de base de nos populations à travers une économique inclusive des principales couches historiquement laissées pour compte. Le relèvement du niveau général de vie de nos peuples serait ainsi la meilleure résistance à tous les risques, au profit de l’accomplissement des fins plus élevées.

Dans cette perspective, la diversification de nos économies s’offre comme la voie royale pour sortir notre continent des affres d’une économie rentière dont le rythme respiratoire dépend des caprices spéculatifs des différentes places boursières mondiales.

Nos leaders l’ont bien compris. Ils ont en effet lancé les mesures idoines pour accélérer le processus d’industrialisation en vue de la transformation économique du continent. Il s’agit maintenant d’accorder la priorité à sa mise en œuvre à l’échelle nationale, régionale et continentale. 

De telles réformes pourront bien bénéficier d’un puissant coup d’accélérateur en faveur de l’orientation donnée à la deuxième décennie de mise en œuvre de l’Agenda 2063. Celle- ci prend en compte, en les corrigeant, les insuffisances relevées au titre de la première décennie. 

L’Afrique, donc, avance et la volonté politique de la faire avancer à un rythme plus significatif ne manque pas. Dans ce cadre s’inscrit l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine. De nombreux autres indices confirment cette tendance lourde d’une Afrique consciente de ses objectifs et qui lutte avec acharnement et détermination pour sortir de l’ornière d’une dépendance aux multiples visages.

Des éléments conjoncturels, sous leur façade négative, peuvent susciter une attitude dubitative. Ils ne sont pas suffisants pour inverser le sens de notre marche et encore moins de faire retomber l’élan unitaire enraciné dans l’avènement de l’Union africaine.

J’invite toutes les africaines, tous les africains, du continent et de la diaspora, à trouver leur unique satisfaction dans la permanente conscience de nos objectifs de développement, d’intégration, de liberté et de solidarité agissante. 

Merci

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