Aujourd'hui, la Commission de l'Union africaine se joint au monde pour commémorer la Journée internationale des infirmières en soutien à la contribution inestimable des infirmières à la prospérité des systèmes de prestation des soins de santé à travers le monde. D'emblée, la Commission rend le respect et rend hommage à tout le personnel infirmier qui a perdu la vie lors de la pandémie de COVID-19. Leurs soins, leur valeur et leur dévouement seront honorés de génération en génération.

En outre, L'Assemblée mondiale de la santé a désigné 2020 Année internationale de l'infirmière et de la sage-femme, nous nous joignons donc également à la communauté internationale pour plaider en faveur d'investissements accrus dans la main-d'œuvre infirmière et sage-femme.

Les soins infirmiers sont une profession dotée d'un sens aigu du service public depuis plus de 150 ans. Au fil des ans, les infirmières ont servi la communauté en tant que fournisseurs et collaborateurs dans le cadre des soins de santé primaires. Ils ont également fortement assuré un rôle de plaidoyer en s'adressant aux communautés pour la promotion de la santé et en appelant les décideurs à formuler de meilleures politiques de santé. Aujourd'hui, elles restent la main-d'œuvre la plus vitale des soins de santé, jouant un rôle crucial dans la prévention, le traitement et les soins des maladies. La Commission invite les États membres de l'UA à veiller à ce que toutes les infirmières et sages-femmes opèrent dans un environnement où elles sont à l'abri des dangers, respectées par les collègues médecins et les membres de la communauté, ont accès à un service de santé efficace et où leur travail est intégré à d'autres professionnels de la santé.

Les infirmières joueront un rôle encore plus important dans la prestation de services de santé de qualité et en temps opportun si elles sont habilitées à occuper des postes de responsabilité. Les systèmes de santé sont plus que jamais mis à l'épreuve par le COVID-19 et l'augmentation des maladies mortelles liées au mode de vie. Le secteur a grand besoin d’infirmières qui ont une capacité d’analyse et d’un esprit critique et qui peuvent résoudre des problèmes. Cela nécessite des spécialistes de la santé qui peuvent faire preuve à la fois de leadership et d'innovation. À l'échelle mondiale, le leadership et l'engagement cliniques sont reconnus comme un moteur fondamental pour de meilleurs résultats pour les patients. La Commission appelle les gouvernements africains à confier aux infirmières des postes de responsabilité dans le secteur mondial de la santé. De plus, nous applaudissons toutes les infirmières qui vont au-delà de l'appel du devoir de s'entraider avec de lourdes charges de travail et de sauver des vies alors que le monde combat le coronavirus.
La capacité des ressources humaines pour la santé en termes d'ampleur et de qualité a été reconnue comme un élément bénéfique au renforcement des systèmes de santé. L'Organisation mondiale de la santé estime que les infirmières et les sages-femmes représentent près de la moitié du nombre total d'agents de santé dans le monde. Cependant, pour que tous les pays atteignent le troisième objectif de développement durable : la santé et le bien-être pour tous, le monde aura besoin de neuf millions d'infirmières et de sages-femmes supplémentaires d'ici 2030. Ces emplois supplémentaires représentent une opportunité d'investissement dans les agents de santé. Le Conseil international des infirmières estime que la pénurie de plus de 600 000 infirmières en Afrique subsaharienne doit être rigoureusement prise en compte afin d'atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 de l'UA et de la stratégie africaine de santé.

Il est également urgent d’améliorer les connaissances et les compétences de la main-d’œuvre infirmière et obstétricale en Afrique si l’on veut atténuer l’effet de la pénurie de ressources humaines. La Commission encourage les États membres de l'UA à exploiter les partenariats entre les universités africaines pour développer des programmes qui enrichissent l'expertise des personnels infirmiers et obstétricaux. En outre, les pays devraient surveiller et évaluer la qualité de leur système de formation infirmière et de leurs diplômés en soins infirmiers pour s'assurer qu'ils sont aptes à répondre aux exigences d'un système de soins de santé en évolution et aux objectifs continentaux et mondiaux liés à la santé.

En conclusion, je demande aux décideurs politiques de reconnaître que l'investissement dans les infirmières génère des économies solides. Depuis l'ère de la lutte pour l'indépendance, les infirmières ont joué un rôle crucial dans la prestation des soins de santé aux soldats et aux communautés et malgré les conditions terribles pendant la guerre. Cela a finalement contribué à l'accession à l'indépendance et à des économies plus fortes, que le continent récolte à ce jour.

En cette journée internationale des infirmières, rappelons-nous que les infirmières sont souvent le premier et parfois le seul professionnel de la santé que les gens voient. Ils font partie de leur communauté locale - partageant sa culture, ses forces et ses vulnérabilités - et peuvent façonner et proposer des interventions efficaces pour répondre aux besoins des patients, des familles et des communautés. Par conséquent, nous devons nous efforcer de veiller à ce que les infirmières du monde entier soient équipées pour relever les défis de la santé d’aujourd’hui. En développant les soins infirmiers et obstétricaux, les pays peuvent obtenir le triple impact de l'amélioration de la santé, de la promotion de l'égalité des sexes et du soutien à la croissance économique. Il est temps de souligner la contribution essentielle des infirmières à la santé mondiale.