Chères Sœurs,

Le cycle du temps nous ramène chaque année au 8 mars, journée symbolique, qui fixe dans la mémoire collective mondiale et plus spécifiquement africaine, l’exigence de rétablir la femme dans les droits dont elle n’aurait jamais dû être spoliée. Voilà l’objectif ultime de la Journée de la Femme. Avons-nous régulièrement progressé vers l’atteinte de cette ultime finalité au fil du temps ? En sommes-nous aujourd’hui plus proches qu’hier ?

J’en doute ! Les raisons de mon scepticisme sont à la fois évidentes et nombreuses. Que se passe-t-il dans les différentes régions du continent ? Des conflits armés dont les femmes et les filles sont les premières victimes indistinctement dans leurs différents statuts de mère, d’épouse, de sœur et de fille. Plongées dans un dénuement total, elles manquent souvent de tout, et, plus grave, elles sont même souvent privées de leurs propres corps, instrumentalisés à des fins mercantiles et guerrières.

Ces foyers de violences ne sont certainement que l’arbre qui cache la forêt des innommables et ineffables souffrances qui accablent le quotidien de milliers, voire de millions de femmes à travers le monde, à l’exemple des femmes palestiniennes massacrées et déshumanisées.

Un tel contexte, assombri par la violence de toute sorte, n’est malheureusement pas propice à la mise en œuvre du thème mondial de cette année, à savoir « Investir dans les femmes » et particulièrement pour l’Afrique qui veut « Investir dans les femmes en accélérant le progrès vers l’inclusion économique et financière pour un développement durable ».

Avec la mise en œuvre de la politique sur la masculinité positive à travers la tenue des réunions annuelles au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, nos leaders font preuve d’une permanente mobilisation pour obtenir de leurs citoyens respectifs une réduction significative, sinon une totale abolition de la violence faite aux femmes et aux jeunes filles à travers l’adoption de législations appropriées.

La tâche urgente qui nous interpelle est bien celle de faire taire les armes, promouvoir une bonne gouvernance démocratique et économique, travailler à ramener la paix sociale en la construisant ensemble. Alors seulement nous serons parés à créer un environnement favorable à l’épanouissement de la femme et de la jeune fille.

Je ne saurais terminer ce message sans saluer le dynamisme de nos mères, nos sœurs, nos épouses et nos filles, qu’elles soient en zone rurale ou en ville, pour leur remarquable résilience, pour tous les efforts qu’elles endurent pour sauvegarder l’équilibre de leurs familles respectives à travers d’innombrables sacrifices dans les champs, les marchés et partout où elles se trouvent.

Je voudrais saluer particulièrement les femmes sur les théâtres de conflit et celles engagées dans les processus de médiation et de négociations de paix. Une tâche admirable qui souligne la profondeur de l’humanité qui les habite. Elles servent d’exemples et symbolisent l’avenir d’une Afrique en constante quête de paix, l’Afrique que nous voulons.

A l’image de ces femmes héroïques, je souhaite que cet exemple de courage et d’abnégation illumine toutes les autres femmes pour une Afrique prospère et inclusive.

Bonne fête à toutes les femmes !