Communiqué du Bureau du Comité Technique Spécialisé sur l'Education, Les Sciences et la Technique de L'Union Africaine

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April 09, 2020

Le CTS-EST 3 a convoqué une réunion virtuelle du bureau le 9 avril 2020 pour débattre de la riposte du secteur de l'Education, des sciences et de la technologie à la pandémie de COVID-19. La réunion a été présidée par S.E. Dr. Elioda Tumwesigye, Ministre des Sciences, de la technologie et de l'innovation de l'Ouganda et Président du Comité technique spécialisé (CTS). Ont pris part à la réunion virtuelle, les membres ci-après du Bureau du CTS : l’Honorable Dr Itah Kandji-Murangi, Ministre de l'Enseignement supérieur, de la formation et de l'innovation de la Namibie, et Dr Muhammad Ammari Zaid, Ministre de l'Education par intérim de la Libye. Était également présente, l’Honorable Ester Anna Nghipondoka, Vice-ministre de l'Éducation, des Arts et de la Culture de la Namibie. Ont également participé à la réunion virtuelle, S.E. Professeur Sarah Anyang Agbor, Commissaire chargée des Ressources humaines, des Sciences et de la Technologie (HRST), hôte de la réunion et le Dr John Nkengasong, Directeur du CDC Afrique.
Dans son allocution de bienvenue, la Commissaire a mis en exergue l'interruption actuelle des activités d'apprentissage et d’enseignement universitaire en Afrique, qui fera reculer encore plus notre jeune population, creusant davantage l'écart, à moins d'agir rapidement et de manière innovante. Elle a invité les participants à la réunion à identifier les technologies modernes de pointe en matière d'éducation, de formation et de certification pertinentes. Elle a, par ailleurs, souligné le rôle que jouent les sciences, la technologie et l'innovation dans la fourniture de solutions de recherche, de services et de produits innovants pour relever les défis liés à la pandémie de COVID-19.
Le Président du CTS- EST 3 a souligné que la pandémie de COVID-19 met la communauté des chercheurs au défi d'élaborer et de trouver des solutions innovantes. Au moment où les pays du monde entier élaborent des plans et des instruments financiers pour soutenir l'innovation, l'Afrique devrait également affecter des fonds à la recherche et à l'innovation en riposte à la pandémie. Le Président a exhorté les États membres à envisager de soutenir la production locale de certains produits médicaux indispensables.
Le Directeurdu Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC-Afrique) a indiqué que les STI sont nécessaires pour développer des outils de diagnostic, des vaccins et des thérapies en vue du contrôle des maladies. Il a également ajouté que bien que les cas de coronavirus en Afrique soient moins nombreux que dans d’autres régions du monde, ils vont augmenter si des mesures idoines ne sont pas mises en œuvre. Il a en outre indiqué que les écoles sont fermées dans la plupart des pays africains, rendant ainsi pertinentes les questions qui vont être débattues lors de la réunion du CTS-EST 3.
Le bureau a remercié le directeur du CDC Afrique pour sa présentation sur l’état de la pandémie de Coronavirus et le rôle que joue le CDC dans le cadre de la mobilisation et de l’autonomisation des États membres. Le bureau s'est déclaré profondément préoccupé par la propagation du COVID-19 à l'échelle mondiale et en Afrique, et au sens plus large, par les graves conséquences en matière d’éducation, de santé, de genre, de sécurité alimentaire, d’eau ; ainsi que les conséquences économiques et politiques, compte tenu notamment du niveau de préparation, de la capacité de riposte et de la charge de morbidité qui pèse actuellement sur les systèmes de santé du continent. Le bureaua pris acte des mesures prises par l'UA, les États membres, les CER et d'autres parties prenantes, y compris les partenaires au développement, pour limiter et contenir la propagation du COVID-19 aux niveaux national, régional et continental.
Le bureau a pris note de la nécessité pour les gouvernements de fermer les établissements d'enseignement, les écoles, les collèges et les universités afin de protéger la population et d'atténuer la propagation du COVID-19. Cependant, cela aggrave les faiblesses existantes au sein des systèmes éducatifs africains, notamment les perturbations du calendrier scolaire et les filets de sécurité sociale tels que les programmes d'alimentation scolaire. Les membres dubureauont indiqué que plus les enfants et les jeunes restent éloignés de l'école, moins ils sont susceptibles d’y retourner et que la fermeture des écoles ne devrait pas mettre fin à l'apprentissage ; par ailleurs, la pandémie de COVID-19 aggravera les inégalités existantes et les risques auxquels les jeunes femmes, filles et d’autres populations vulnérables sont confrontées. Les membres dubureauont précisé qu'à moins d'agir collectivement maintenant pour protéger les systèmes éducatifs en fournissant des plates-formes d’apprentissages alternatifs et des programmes complémentaires, les sociétés et les économies vont ressentir le fardeau bien après la pandémie de COVID-19.
Le bureau a souligné que la pandémie de COVID-19 met notre continent au défi de déployer des réponses rapides et vigoureuses dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation et de se joindre à la communauté mondiale pour élaborer conjointement de nouvelles connaissances, des vaccins, des produits thérapeutiques, des tests de diagnostic et des systèmes de prévention médicale, entre autres.
Le bureau a réitéré la nécessité de mettre en œuvre efficacement (a) la Stratégie continentale de l'éducation pour l'Afrique (CESA 16-25), et (b) la Stratégie pour la science, la technologie et l'innovation en Afrique (STISA 2024), afin de créer des systèmes éducatifs, scientifiques, technologiques et d'innovation solides, en s'inspirant des enseignements tirés d'Ebola et d'autres réponses humanitaires sur le continent.
Le Bureaua convenu de convoquer une session extraordinaire virtuelle du 3e Comité technique spécialisé sur l'éducation, la science et la technologie (CTS-EST 3), le 21 avril 2020 de 14h30 à 16h30 pour débattre de la riposte du Département des Sciences, de la technologie et de l’'éducation de l'Union africaine à la pandémie de COVID-19.
Le Bureau aréitéré sa résolution de rendre opérationnel le Fonds africain pour les sciences, les technologies et l'innovation dans l'éducation et a demandé à la Commission, à la Banque africaine de développement et à l'ADEA de prendre les mesures appropriées à cet effet.
Le Bureau a remercié l'UNESCO pour son engagement à soutenir l'Union africaine dans les domaines suivants: traitement des eaux, fourniture, en collaboration avec l'ACDC, de masques de protection faciale générés par l'impression 3D; à mobiliser des réseaux de l'UNESCO ( Centres et chaires de catégorie I et II en microbiologie et sciences de la vie ) ; à faciliter l’accès à la science et ce, en dehors de l'Afrique, en vue d’échanger des informations et des données scientifiques ainsi que l'intelligence collective ; et à mettre en commun les conclusions de leurs recherches à la disposition des scientifiques africains, dans la perspective de trouver des solutions à l’épidémie actuelle de COVID-19.
Le Bureau a apprécié l'engagement des partenaires tels que l'UNICEF, l'UNESCO, l'AUA, l'ADEA, VMWARE, le GPE et l'UVA à collaborer étroitement avec l'Union africaine et à fournir le soutien approprié aux États membres de l'UA en vue de garantir la poursuite de l'éducation grâce à l'enseignement en ligne et à distance.
Le Bureau a égalementpris note de l'engagement des réseaux AAS, AUDA-NEPAD, ASRIC pour leur soutien à la réponse coordonnée de l'Union africaine ESTI à la pandémie à COVID-19.