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H.E Dr. Mèdessè Véronique Tognifodé Mewanou, Minister of Social Affairs and Microfinance, Benin and Chairperson of the STC on GEWE

H.E Dr. Mèdessè Véronique Tognifodé Mewanou, Minister of Social Affairs and Microfinance, Benin and Chairperson of the STC on GEWE

February 28, 2022

DISCOURS DU DR VÉRONIQUE TOGNIFODÉ, MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA MICROFINANCE, PRÉSIDENTE EN EXERCICE DU COMITÉ TECHNIQUE SPECIALISÉ DE L’UNION AFRICAINE SUR L’EGALITÉ DES SEXES ET L’AUTONOMISATION DES FEMMES

RÉUNION MINISTÉRIELLE PRÉ-CSW66

Addis-Abeba, le 28 février 2022

 

  • Excellence Madame la Vice-présidente de la Commission de l’Union Africaine ;
  • Madame la Secrétaire Exécutive de la Commission économique pour les Nations Unies pour l’Afrique ;
  • Madame la Ministre des femmes et des affaires sociales de la République démocratique fédérale de l’Ethiopie ;
  • Mesdames les Ministres en charges de la promotion de l’égalité des sexes des pays de l’Union Africaine ;
  • sMadame la Directrice de la Femme, du Genre et du Développement de la Commission de l’Union Africaine ;
  • Madame la Représentante d’ONU Femmes en Ethiopie ;
  • Madame l’Envoyée Spéciale de l’Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des Communautés Économiques et Régionales ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentant(e)s des Agences Onusiennes ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentant(e)s des partenaires au développement ;
  • Mesdames et Messieurs les Experts des ministères en charge du genre et des affaires féminines ;
  • Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, à la suite du Dr Tesfaye et de Madame Songwe, vous souhaiter la bienvenue à cette réunion préparatoire sur la participation de l’Afrique à la 66ème session de la Commission des Nations-Unies sur la Condition de la femme.

Comme vous le savez, cette réunion intervient dans un contexte mondial marqué par les conséquences de la crise sanitaire liées à la COVID-19 avec beaucoup de défis à relever par nos pays. Il est vrai que l’Afrique n’est pas touchée de la même façon par la crise que les autres continents, mais nous devons reconnaître que cela a eu d’énormes conséquences désastreuses sur les acquis de construction du développement de notre continent.

Mesdames et messieurs,

La Commission des Nations-Unies sur la condition de la femme (CSW) est un instrument institutionnel essentiel dans la promotion des droits des femmes au niveau mondial. Elle tiendra cette année sa 66ème session et se penchera particulièrement sur la problématique du changement climatique avec pour spécificité l’intégration de l’approche de l’égalité des sexes dans les politiques et programmes de développement sur le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe.

En effet, le choix de cette thématique de réflexion pour la CSW66 dénote de son action de suivi de mise en œuvre des recommandations des différentes conférences sur les droits des femmes.

Pour rappel, nous pouvons citer la Déclaration de la Plateforme d’actions de Pékin qui a identifié douze (12) domaines critiques pour permettre de débloquer l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes, dont notamment "les femmes et l'environnement".  En 2015, les États membres des Nations Unies ont également adopté l'Objectif de développement durable numéro 13 intitulé : “ Prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts ", un objectif transversal à tous les autres ODD, y compris l'ODD5 sur l'égalité des genres.

Mesdames et Messieurs,

L'autonomisation des femmes ne sera possible que dans la mesure où les femmes auront la possibilité de participer à tous les aspects du développement. La notion de participation s'inscrit dans le cadre général de la démocratie, des droits de l'homme et de l'égalité des genres. Au cœur de la participation se trouve la notion d'inclusion active et significative des femmes en tant que citoyennes à part entière et en tant que décisionnaires dans les institutions du secteur public et privé et dans les processus politique, économique et social.

Mesdames et Messieurs,

Malgré le fait que l'Afrique contribue le moins au réchauffement de la planète, elle reste le continent le plus vulnérable aux graves conséquences du changement climatique. Selon les statistiques, l'ensemble de l'Afrique produit environ 920 000 tonnes de CO2 chaque année, soit moins de 4 % de la production mondiale. Les 10 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent tous en Afrique subsaharienne et les pays africains représentent 70 % des 50 pays les plus vulnérables. 

La dépendance du continent africain à l'égard des ressources naturelles et de l'agriculture pluviale a d'énormes répercussions sur l'action climatique et la réduction des risques de catastrophe.  Le secteur agricole, qui est très sensible au changement et à la variabilité climatiques, assure la subsistance de 70 % des Africains et contribue à environ 30 % du PIB du continent. La forte dépendance à l'égard de l'agriculture signifie également que les femmes sont très exposées et vulnérables aux impacts du changement climatique et des catastrophes, car elles représentent 90 % de l'emploi dans le secteur agricole dans de nombreux pays africains.

Mesdames et messieurs,

En Afrique, les femmes et les jeunes filles jouent un rôle essentiel en matière d'adaptation au changement climatique et d'atténuation de ses effets grâce à leur implication dans des secteurs clés comme l'agriculture ou à la gestion durable des ressources naturelles et la conservation des écosystèmes.

Parallèlement, elles sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique, la dégradation de l'environnement et les catastrophes naturelles. Les femmes représentent 80 % des personnes déplacées pour des raisons environnementales dans le monde, et ont plus de 14 % de risques de mourir en cas de catastrophe naturelles. De même, la charge disproportionnée des femmes en matière de soins et de travail domestique non rémunérés fait qu'elles sont le plus souvent responsables de la collecte de l'eau ou du combustible de cuisson. Avec l'augmentation des incidences climatiques, les femmes doivent investir plus de temps pour répondre aux besoins de la famille. Par exemple, en raison des sécheresses, les femmes sont parfois obligées de parcourir de plus longues distances pour aller s'approvisionner en eau, ce qui les expose non seulement à des pertes supplémentaires de temps, mais aussi à des risques accrus de violence basée sur le genre. La dépendance de l'Afrique sur l'agriculture la rend extrêmement vulnérable au changement climatique et la dépendance des femmes sur l'agriculture et les ressources naturelles pour leurs activités de production et de soins non rémunérés, les rend particulièrement vulnérables aux fluctuations climatiques. Les chocs engendrés par le changement climatique se superposent aux chocs politiques, économiques, sociaux et sanitaires dans certaines sous-régions telles que le Sahel, le bassin du lac Tchad ou la Corne de l'Afrique, mettant à rude épreuve, la résilience des communautés en général, et des femmes et des filles, en particulier.

Ces impacts et risques disproportionnés sont le résultat des inégalités de genre existantes et des normes de genre discriminatoires. Les situations de vulnérabilité et de risque ne sont donc pas simplement créées par l'exposition aux aléas climatiques et environnementaux ou aux catastrophes, mais comprennent tout un ensemble de facteurs créés par l'économie et la société qui façonnent la résilience des femmes et des filles de la région, leurs perspectives de rétablissement et contribuent à leur marginalisation ou à leur exclusion des processus politiques et des espaces de décision.

Mesdames et Messieurs,

La transition vers l'économie verte et bleue créera des opportunités sous forme d'emplois verts dans de nouveaux secteurs. L'ampleur de l'urgence climatique obligera les pays d'Afrique à se tourner vers des modes de production et de consommation plus durables au cours des prochaines décennies. Cela peut offrir de nouvelles opportunités aux femmes et aux filles de la région. En Afrique subsaharienne, les énergies renouvelables, la construction et les infrastructures durables, et l'économie circulaire généreront des millions de nouveaux emplois dans les années à venir. Si les femmes et les jeunes filles d'Afrique subsaharienne sont bien placées pour accéder à certains secteurs créateurs d'emplois verts, tels que l'agriculture, la gestion des déchets ou le tourisme, elles se heurtent à d'importants obstacles pour accéder à d'autres, tels que les énergies renouvelables ou la construction durable où la plupart des emplois verts ou ceux offrant de meilleures conditions seront créés. L'accès des femmes à ces opportunités ou leur exclusion des avantages liés à la transition verte dans la région dépendront des politiques mises en œuvre par les gouvernements sur le court terme.

Or, les lois, politiques et cadres stratégiques nationaux en matière de climat, d'environnement et de réduction des risques de catastrophe ne reconnaissent toujours pas et n'intègrent pas systématiquement les besoins des femmes et des filles. L'absence fréquente d'engagements en faveur de l'égalité des genres dans les lois et politiques nationales relatives au climat, à l'environnement et à la gestion des risques de catastrophe, ainsi que l'absence de mise en œuvre et de financement qui tient compte de la dimension de genre, et les barrières institutionnelles qui empêchent l'intégration intersectorielle entre l'égalité des genres, la réduction des risques de catastrophe, l'action climatique et la gestion de l'environnement et la planification du développement, sont autant d'obstacles à l'égalité des genres et à l'autonomisation des femmes.

Dans ce contexte, et en s'appuyant sur les expériences passées en matière de consultations dans le cadre des préparatifs de la CSW, la Direction Femmes, Genre et Jeunesse de la Commission de l'Union africaine (CUA), en partenariat avec l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des genres et de l'autonomisation (ONU Femmes) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA), propose d'organiser les consultations virtuelles pour l'Afrique dans le cadre des préparatifs de la 66ème session de la CSW, les lundi 21 et mardi 22 février 2022 pour les experts techniques, suivies de la consultation ministérielle pour l'Afrique le 28 février 2022 de ce jour sur le thème retenu au niveau mondial : « Parvenir à l'égalité des genres et à l'autonomisation de toutes les femmes et les filles dans le cadre des politiques et programmes relatifs au changement climatique, à l'environnement et à la réduction des risques de catastrophe. »

Mesdames et Messieurs,

En prélude à notre réunion, les experts techniques spécialisés de nos Etats ont tenu du 21 au 22 février 2022, une séance virtuelle pour faire le point sur les progrès réalisés en Afrique en matière d'égalité des genres et d'autonomisation de toutes les femmes et filles dans le cadre des politiques et programmes relatifs au changement climatique, à l'environnement et à la réduction des risques de catastrophe, en portant une réflexion sur les niveaux institutionnels et sociétaux ainsi que sur les principaux défis et obstacles, et convenir aux messages clés régionaux de l'Afrique et aux actions prioritaires clés.

Au terme des travaux, les experts ont élaboré le document consensuel de déclaration des ministres.

C’est l’occasion de remercier chacun des experts qui, à travers leur assiduité, ont réussi à mettre à la disposition de la commission des Ministres africains de l’UA en charge des affaires sociales et de la promotion du genre, un document de déclaration réfectant les réalités africaines dans le concert des nations unies relativement au changement climatique et au genre.

Je reste persuadée que ce document sera d’une utilité capitale pour nous afin d’adopter une stratégie commune africaine face aux questions de changement climatique et d’égalité des sexes surtout en contexte de COVID-19.

Je voudrais inviter chacun à donner du sien pour que des contributions riches soient apportées aux propositions faites par les experts en vue de l’adoption d’un document consensuel à présenter aux Nations Unies pour le compte de l’Union Africaine.

Je voudrais terminer mes propos en remerciant tous les Etats africains et les partenaires habituels qui accompagnent la Commission de l’Union Africaine dans l’organisation et la tenue effectives des présentes assises.

Tout en nous souhaitant une bonne assise, je voudrais une fois encore nous interpeller sur le défi qui est le nôtre de porter la voix de toutes les femmes africaines qui souffrent quotidiennement dans leur labeur.

Je vous remercie.

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