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Allocution d'ouverture du Président de la Commission de l’Union africaine, S.E Moussa Faki Mahamat, à l’occasion de la séance plénière de la réunion entre la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne - Bruxelles, 23 mai 2018  

Allocution d'ouverture du Président de la Commission de l’Union africaine, S.E Moussa Faki Mahamat, à l’occasion de la séance plénière de la réunion entre la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne - Bruxelles, 23 mai 2018  

May 23, 2018

Monsieur le Président de la Commission européenne,

Madame la Haute Représentante et Vice-Présidente de la Commission européenne,

Mesdames Messieurs les Commissaires,

Mesdames Messieurs,
 

Il me plaît de m’adresser, pour la première fois, à cette réunion entre nos deux Commissions depuis ma prise de fonction comme Président de la Commission de l’Union africaine. Je me félicite de ce que nos deux organes dirigeants se retrouvent régulièrement pour échanger sur des questions d’intérêt mutuel. 

Notre relation n’a cessé de gagner en densité depuis le Sommet conjoint du Caire de 2000. Elle couvre un large éventail de domaines d’activités.

Je voudrais saisir cette opportunité pour exprimer mes remerciements au Président Juncker et à la Haute Représentante Federica Mogherini, ainsi qu’à tous les autres membres de la Commission européenne, pour la qualité du partenariat avec l’Union africaine. Les avancées accomplies à cet égard doivent beaucoup à votre engagement. 

Soyez assurés de ma détermination et de celle de mes collègues à travailler étroitement avec la Commission européenne pour bâtir un partenariat toujours plus réciproquement avantageux entre nos deux continents. 

Mesdames Messieurs,

La 9ème réunion entre nos deux Commissions se tient dans un contexte international marqué par l’accroissement des menaces contre le multilatéralisme, comme l’attestent nombre de développements internationaux récents. Qu’il suffise de relever ici le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le changement climatique et, il y a quelques jours, de l’Accord sur le nucléaire iranien, ainsi que de la décision unilatérale du transfert de son Ambassade à Jérusalem, en dépit de résolutions pertinentes en sens contraire. 

Il est heureux de constater que sur toutes ces questions, il existe une parfaite convergence de vues entre l’Union africaine et l’Union européenne. Nos deux Unions sont fortement attachées au multilatéralisme. 

Je me dois d’ajouter que, pour l’Union africaine, il s’agit non seulement d’une question de principe, mais aussi - et je pèse mes mots - de survie. L’Afrique, du fait des rapports de force mondiaux, ne peut peser sur les questions globales qui engagent son avenir que si les relations entre États sont conduites sur la base d’une approche multilatérale et du respect scrupuleux du droit international, y compris en ce qui concerne le recours à la force, qui relève de la prérogative exclusive du Conseil de sécurité des Nations unies.

Au regard de la conjoncture actuelle, nous devons davantage coordonner nos efforts sur la scène internationale, notamment au niveau des Nations unies et dans d’autres fora mondiaux. 

Mesdames Messieurs,

Le 5ème Sommet Union africaine -Union européenne tenu à Abidjan en novembre dernier a permis de poser un nouveau jalon dans notre partenariat. 

Dans ce cadre, nous devons finaliser au plus vite le Plan d’action convenu et prendre les mesures nécessaires pour sa mise en œuvre effective. Ce sera là le test de la crédibilité de nos engagements et de notre volonté de donner une dimension toujours plus pratique à notre partenariat. 

A l’Union africaine, une de nos préoccupations permanentes est de faire avancer l'intégration continentale. Ces derniers mois ont été marqués par des progrès indéniables, dont le plus emblématique est la signature de l’Accord sur la Zone continentale africaine de libre-échange. 

Dans cette entreprise, nous nous sommes inspirés de l’expérience enrichissante qui est celle de l’Europe. Certes, la trajectoire choisie par votre continent n’est pas sans difficultés, et les populistes et extrémistes de tout bord en tirent profit; mais elle reste l’expérience d’intégration la mieux réussie. 

L’intégration de l’Afrique est la condition de son développement. C’est elle qui permettra de créer des économies d’échelle et des chaînes de valeur. C’est elle qui permettra d’offrir des perspectives à notre jeunesse et de réduire la tentation de l’émigration irrégulière, avec tous les drames et horreurs qui l’accompagnent. C’est elle qui permettra à l’Afrique de transformer son immense potentiel en réalisations tangibles. 

Nous comptons sur l’accompagnement de l’Europe. Une Afrique avançant vers le développement et la prospérité est aussi dans l’intérêt de l’Europe. On ne le dira jamais assez: la proximité géographique, l’histoire et la densité des relations humaines entre nos deux continents font que leurs destins sont intimement liés. 

Il existe un lien évident entre la capacité de l’Afrique à parvenir au développement auquel aspirent ses populations et la nature des partenariats bâtis avec le reste du monde. De ce point de vue, les négociations à venir sur les arrangements qui succéderont à l’Accord de partenariat de Cotonou revêtent une importance cruciale. 

Comme vous le savez, l’Union africaine a adopté une Position commune sur cette question, qui vise à faire du nouvel accord de coopération avec l’Union européenne un puissant levier pour l’intégration du continent et son développement. Sans renier aucunement la solidarité qui nous lie aux pays du Pacifique et à ceux des Caraïbes, où vit une importante diaspora africaine, notre choix est celui d’une relation de continent-à-continent, distincte du cadre ACP tel que nous le connaissons aujourd’hui. 

Mesdames Messieurs,

Nous nous réunissions à un moment où le processus de réforme de notre Union entre dans une phase décisive. Un de ses volets cruciaux porte sur la réalisation de l’autonomie financière.  Des pas importants ont été accomplis à cet égard. Mais beaucoup reste encore à faire. 
En matière de paix et de sécurité, notre partenariat a connu des avancées significatives. Nous devons tous en tirer une légitime fierté. 

Nous devons signer aujourd’hui le Protocole d’accord de coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne. Le texte négocié à Addis Abéba entre nos équipes est équilibré.

Nous sommes reconnaissants à l’Union européenne pour tout l’appui qu’elle apporte à nos efforts et initiatives. Je me réjouis que les principes qui inspirent cet appui sont cohérents avec l’appropriation africaine et leadership continental. Ils sont la condition des solutions adaptées à nos réalités et de la pérennité des résultats obtenus. 

Nous devons bâtir sur ce socle pour aller encore plus loin. Le Mémorandum d’Entente que nous allons signer aujourd’hui, ouvrira de nouvelles perspectives de coopération entre nos deux Unions, dans le respect de nos textes pertinents et de nos procédures décisionnelles respectives. 

Dans nos efforts en matière de paix et de la sécurité, la coopération et la coordination avec les Nations unies s’avèrent indispensables. La coopération tripartite sur le dossier des migrants africains en Libye et les résultats obtenus dans le cadre de l’AMISOM sont des exemples éloquents du caractère fructueux de cette coopération. 

Mesdames Messieurs,

En conclusion, permettez-moi de souligner l’importance que revêt l’existence d’une Union africaine forte dans le succès de notre partenariat.
Il importe que chacune des initiatives de l’Union européenne sur le continent contribue à conforter la place centrale de l’Union africaine.

Je sais que la tentation est quelquefois grande de penser que l’efficacité commande d’établir des passerelles directes et quasiment indépendantes avec nos entités régionales. 

Je le dis ici sans ambages: une telle démarche est à courte vue; son efficacité est toute factice; et elle est perçue avec suspicion à travers le continent. L’Union africaine offre un cadre de légitimation et de coordination irremplaçable, qui doit être pleinement exploité.

De façon plus spécifique, je forme le vœu ardent que la nouvelle Facilité européenne qui prendra la relève de la Facilité africaine de paix préservera, je voudrais dire, renforcera les mécanismes de consultation et d’endossement politique par l’Union africaine des initiatives de paix entreprises sur le continent. 

L’avenir du couple Europe Afrique est aujourd’hui, pour son redéploiement, entre nos mains. Il nous appartient tout en nous concentrons sur l’amélioration du présent, de garder les regards fixés sur le futur afin que les facteurs de recomposition du monde ne nous prennent pas au dépourvus. La prise en compte des évolutions démographique, climatique, technologique ainsi que les menaces qui pèsent sur le multilatéralisme doivent demeurer présents dans les esprits au moment où nous nous attelons à configurer notre propre destin commun.

Je vous remercie de votre aimable attention et souhaite plein succès à nos délibérations.

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