Excellences,
Mesdames Messieurs,
Tres chers frères tchadiens

Permettez- moi de vous le dire d’emblée, simplement. Il y a un temps pour tout. Un temps pour la paix , un temps pour la guerre. Celui qui se trompe de temps et qui s’obstine à faire la guerre en temps de paix, court droit au mur, droit à l’échec, droit pour tout dire à l’exact opposé des intérêts et attentes des populations dé son pays.
 
Le défi de la paix dans toute l’Afrique, en Libye, au Sahel, au Tchad, au Soudan, en Somalie. en Ethiopie, en RCA, se pose aujourd’ hui, à peu près, dans les memes termes: les termes du coeur, les termes de la raison, les termes de ce que naguère Mandela avait appelé les termes de la transcendance des trois fragilités de l’être humain que sont, disait- il , l’egoisme, l’esprit de revanche et l’incapacité de pardonner.

Le Tchad, cette grande nation, berceau de l’humanité puisque l’homme du Tumai a précédé l’homme d’Oldowe, a trop souffert, trop subi les affres des divisions, des déchirures haineuses, des instrumentalisations sordides, des jeux funestes des intérêts misérables, des calculs égoïstes vains et vaniteux. De part sa position géographique, le Tchad est limitrophe du Nord, dé l’Ouset, dé lEst et du Centre du Continent . Il est dé ce fait un élément incontestable dé stabilisation de l’Afrique si ses fils en prennent conscience et se conduisent en conséquence.
 
L’Union africaine , engagèe dans son projet phare dé faire taire les armes, fait dé la paix et dé la stabilité dans ce pays une vraie prioritè.
 
L’histoire du Tchad jalonnée dé conférences, dé tentatives dé réconciliation, d’accords non respectés, est bien connue dé tous. Soixante année de conflits armés, de destructions, d’occasions dé renaissance perdues, presque l’âge de notre État contemporain. N’est-il pas temps d’arrêter cette folie du nihilisme et de l’absurde absolu?

Le temps d’une authentique refondation, redemption, d’un exercice exorciste et dé catharsis n’a - t- il pas vraiment sonné au pays.? Ayons le courage de l’accompagner, de l’arroser, de le nourrir de la sinceritè, de la bonne foi, dé la loyauté aux engagements à prendre et, ce faisant, d’aider à l’émergence d’une ère nouvelle au Tchad, faite de concorde et de justice. Donnons , enfin, à L’Afrique et le monde dé quoi nos élites et nos dirigeants sont capables. Cela vaut franchement dans la grandeur et la noblesse, immensement mieux que tout positionnement politicien,

Dois- je rappeler à quel point les choses, au Tchad sont aujourd’hui si sérieuses? Dois- je rappeler à quel point il faut à ce pays autre chose que les misérables calculs égoïstes et bas de gamme? Dois- je rappeler à quel point avons- nous besoin, et pas seulement au Tchad, d’inventer d’ autres voies pour construire les destins et dessiner les chemins du futur?

Dois- je, enfin, rappeler que le vrai courage n’est pas celui de brandir son arme et tirer sur la tête ou dans la poitrine du voisin, mais que le vrai courage, celui des grands et non celui des laches et pusillanimes , est précisément d’aimer, d’embrasser et de pardonner.

Les frères Qataris nous offrent aujourd’hui le cadre propice pour susciter, au delà des accords politiques et recommandations pertinentes en vue du vrai dialogue national inclusif, l’impérieux ét irremplaçable questionnement et remise en questions des ombres qui ont brouillé pendant longtemps nos consciences obscurcies et assombries par les conflits d’ego, la haine et l’esprit de revanche.

A ce sursaut rédempteur , vous savez, chers frères du Qatar et du Tchad, que vous pouvez compter sur la commission de l’Union africaine. Vous avez, dans les faits et non pas seulement en parole, pu mesurer à quel point l’UA a, malgré les difficultés, entouré le Tchad de son extrême sollicitude, suite à la disparition oh combien tragique du President Deby, paix à son âme. Notre volonté de constance dans l’engagement à vos côtés restera sans faille.

Je vous remercie et souhaite pleins succès à vos cruciaux et décisifs travaux