An Integrated, Prosperous and Peaceful Africa.

Top Slides

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE Mme AISSATA TALL SALL, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR, PRÉSIDENTE DU CONSEIL EXECUTIF

ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE Mme AISSATA TALL SALL, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR, PRÉSIDENTE DU CONSEIL EXECUTIF

February 15, 2023

                                                                                   

Excellence Monsieur Moussa Faki MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres, chers Collègues du Conseil Exécutif et chers invités,

Excellence Dr Monique, Vice-Présidente de la Commission de l’Union africaine,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Commissaires, les Chefs d’Organe et de Communauté économique régionale,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Honorables invités,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais à l’entame de mon propos, en votre nom et au mien propre, exprimer toute notre gratitude au Gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie qui, comme à l’accoutumée, nous a gratifiés d’une généreuse hospitalité ici à Addis-Abeba.

A l’orée de cette année 2023, permettez-moi de souhaiter, à toutes et tous, une bonne et heureuse année et de formuler des vœux pour une Afrique résiliente, pacifique et prospère.

Cette nouvelle année 2023 débute sur le continent dans un contexte encore plein de défis à tous points de vue.

Le terrorisme continue de gagner du terrain et la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement a donné lieu à des transitions politiques complexes dans les pays touchés.

Dans le même temps, nous subissons encore les effets économiques et sociaux néfastes de la pandémie de Covid 19 et de la crise russo-ukrainienne. La lancinante question des changements climatiques et la situation humanitaire en Afrique constituent des défis tout aussi pressants.  

Pour ce qui est de la pandémie de Covid-19, il faut dire que la menace persiste, avec encore le risque d’émergence de nouveaux variants. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a maintenu sa recommandation d’une plus grande vigilance face à ce virus particulièrement dangereux.

C’est le lieu de saluer, à nouveau, le rôle crucial du CDC-Afrique dans la lutte contre la Covid-19 et la coordination des actions de riposte contre les épidémies en Afrique. Sur ce même registre, je voudrais louer les progrès notables réalisés dans l’opérationnalisation de CDC-Afrique et de l’Agence africaine du médicament (AMA).

Il me plait de mentionner, ici, pour m’en féliciter, que, dans le cadre de la souveraineté pharmaceutique, plusieurs Etats membres ont déjà mis en place des industries de production de vaccins, de médicaments et de matériels biotechnologiques.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Face à ces défis et urgences tous azimuts, à la relance économique post-Covid, il nous faut, tout en renforçant la solidarité africaine, accentuer nos mesures de résilience.

La tenue, dans le courant de l’année 2022, de quatre Sommets extraordinaires entre dans ce cadre.

En effet, le Sommet extraordinaire de Malabo sur la situation humanitaire du Continent a permis d’examiner les voies et moyens de répondre efficacement à ce défi persistant. La conférence des donateurs a permis de s’engager dans la mobilisation des ressources financières nécessaires.

C’est le lieu de se féliciter de l’engagement des Etats membres et de nos partenaires à travers de généreuses promesses de dons. Ces ressources financières additionnelles sont indispensables à nos actions d’assistance aux populations touchées.

S’agissant du Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de Gouvernement, il a été l’occasion, pour nos Chefs d’Etat et de Gouvernement de condamner fermement, à nouveau, ces phénomènes, tout en réaffirmant leur engagement à les éradiquer.

Sur le volet économique, la mise en œuvre des conclusions des deux Sommets extraordinaires de Niamey portant, respectivement, sur l’industrialisation et la diversification économique, et sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) permettra, sans nul doute, de relancer les économies africaines durement impactées par les conséquences de la Covid-19 et, plus récemment, par celles de la crise russo-ukrainienne.

La complémentarité entre ces deux thématiques réside dans le fait que la création de chaines de valeur industrielles régionales est essentielle pour la réalisation de la ZLECAF.

L’opérationnalisation de la ZLECAF permettra ainsi, avec un marché de 1,4 milliards de personnes, de redynamiser le commerce intra-africain et, par ricochet, d’augmenter la part du continent dans le commence mondial.

Pour y parvenir, il convient de consacrer davantage de ressources financières aux secteurs de l’industrie, de l’énergie et des infrastructures. Il est également nécessaire de mettre en place des projets de résilience et d’adaptation efficaces face aux changements climatiques qui, selon les estimations, font perdre à l’Afrique entre 05 et 15% de son produit intérieur brut (PIB).

C’est tout le sens de la position africaine commune pour une transition énergétique juste et équitable, adoptée lors de la COP 27, ainsi que du plaidoyer fait à l’occasion de cette importante rencontre en faveur du programme d’accélération de l’adaptation en Afrique.

C’est également au nom de la résilience continentale que Dakar a abrité successivement en janvier et février 2023 la deuxième édition du Sommet sur la sécurité alimentaire et celle du Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Dans le cadre des partenariats, il me plait de souligner les différentes rencontres au Sommet comme ministérielles, à savoir le 6e Sommet UA-UE, la TICAD8 et le Sommet Etats Unis- Afrique qui ont rythmé l’année 2022.

Ces interactions ont permis d’insister, auprès des pays et organisations avec lesquels nous sommes engagés dans ces processus, pour redire la nécessité de nouer avec eux des partenariats rénovés. Il s’agit d’une approche nouvelle, basée sur le respect mutuel et des relations gagnant-gagnant qui tiennent compte des intérêts de l’Afrique.

Ce nouvel élan, qui doit demeurer intact, gagnerait à être renforcé. Au-delà du cercle des partenariats, il devrait marquer le début d’une ère dans laquelle l’Afrique sera, plus que par le passé, écoutée, consultée, respectée.

C’est tout le soubassement de la démarche de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal et Président en exercice de l’Union africaine, quand il plaide en faveur de l’octroi à l’Union africaine d’un siège au sein du G20.

C’est aussi le sens de son combat pour la réforme du système économique et financier mondial, notamment en ce qui concerne les DTS et les méthodes de travail des Agences de notations qui portent préjudice aux pays africains en augmentant la perception du risque dans le Continent.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Dans la prise en charge de ces différentes questions, le Conseil exécutif a toujours été au rendez-vous pour contribuer à relever les défis qui se posent à l’Afrique suivant les orientations de nos Chefs d’Etat et de Gouvernement.

Je rends un hommage appuyé donc à vous mes très chers collègues pour le soutien sans faille dont la présidence sénégalaise de l’Union africaine a toujours bénéficié.

La tâche du Conseil Exécutif n’aurait toutefois pas pu s’accomplir sans l’apport fécond du Comité des Représentants permanents, des Comités techniques spécialisés (CTS), des organes et de toutes les structures affiliées à l’Union africaine, sans omettre les CERs et les Mécanismes régionaux, et la CEA.

Sachant que le COREP, cheville ouvrière de l’Union africaine, constitue avec la Commission les deux faces d’une même pièce, je voudrais adresser mes vives félicitations au Président de la Commission dont le leadership a permis d’accélérer la mise en œuvre des programmes de l’UA.

J’y associe Madame la Vice-Présidente, les Commissaires et l’ensemble de leurs collaborateurs.

 Je vous encourage à poursuivre le processus de réforme en cours pour une Commission plus performante, pour mieux servir l’Afrique et contribuer conséquemment à la réalisation de l’Agenda 2063.

Permettez-moi donc chers collègues de confondre dans mes félicitations et mes remerciements nos leaders pour la confiance qu’ils ont bien voulu placer en nous.

Qu’il me soit également autorisé de vous féliciter et de vous remercier pour votre accompagnement.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Notre présente session est appelée à examiner des sujets d’une grande importance pour notre Union, parmi lesquels on peut mentionner, entre autres :

  • la gouvernance administrative et financière des organes de l’UA;
  • la situation humanitaire en Afrique avec, notamment, l’opérationnalisation de l’Agence africaine humanitaire;
  • l’évaluation du premier plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 et le lancement du deuxième plan décennal;
  • l’état de mise en œuvre du thème de l’année 2022,
  • la note conceptuelle et la feuille de route du thème de l’année 2023 portant sur la ZLECAF,
  • l’examen des projets d’ordre du jour et de décisions de la Conférence, et enfin
  • l’adoption des décisions de la présente session.

La densité de cet ordre du jour nous impose, chers collègues, d’être, comme d’habitude, animés d’un esprit positif, en vue d’aboutir aux consensus nécessaires, en privilégiant à chaque instant le dialogue, la concertation et les intérêts supérieurs de notre cher continent.

A cet égard, je sais pouvoir compter sur le pragmatisme habituel des uns et des autres pour des délibérations à la fois efficaces et fructueuses.

Je vous remercie de votre aimable attention. (et déclare ouverte la quarante-deuxième session du Conseil exécutif.)