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Discours d’ouverture de S.E.M AZALI Assoumani, Président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union Africaine, lors de la 5ème Sommet de Coordination Semestrielle de l’Union Africaine

Discours d’ouverture de S.E.M AZALI Assoumani, Président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union Africaine, lors de la 5ème Sommet de Coordination Semestrielle de l’Union Africaine

juillet 16, 2023
  • Monsieur William RUTO, Président et Cher Frère,
  • Chers Collègues,
  • Mesdames, Messieurs les Ministres,
  • Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
  • Messieurs les Chefs des Secrétariats des Communautés Économiques et Mécanismes Régionaux,
  • Mesdames, Messieurs,

A mi-parcours du mandat qui m’a été confié, le 18 février dernier à Addis-Abeba, nous voici réunis aujourd’hui, dans cette belle capitale de Nairobi, dans le cadre de la 5ème Réunion de Coordination Semestrielle de l’Union Africaine.

Je voudrais, à l’entame de mon propos, adresser mes sincères remerciements à notre Frère William RUTO, pour l’accueil chaleureux et convivial qui nous a été réservé, et lui exprimer, en votre nom et en mon nom personnel, notre profonde gratitude.

Ahsante sana Mhishimiwa bwana Raissi !

Chers Collègues

Mesdames, Messieurs,

Au moment où le monde est en pleine mutation technologique, l’Afrique, notre continent, est toujours en proie aux fléaux de la division et des conflits sanglants.

Des conflits qui jettent des pans entiers, de nos sociétés dans le dénuement, et la désolation.

Je voudrais, dans ce contexte, exprimer ici, notre totale solidarité avec les pays frères, qui traversent aujourd’hui, ces situations de crise, et renouveler en même temps, notre appel à faire taire les armes, pour un dialogue franc et sincère, entre les différents protagonistes.

C’est à travers le dialogue, que nous parviendrons à transcender nos divergences, et à lever les obstacles qui entravent notre marche vers cette « Afrique intégrée, prospère et pacifique », que nous appelons tous, de nos vœux.

Depuis notre Sommet de février à Addis-Abeba, et profondément convaincu que la paix et la sécurité constituent le moteur de nos stratégies et programmes de développement, j’ai, en concertation avec le Président Moussa FAKI, entrepris des contacts avec les principaux acteurs de la crise au Soudan, pour une sortie de crise pacifique.

Ce conflit fratricide a non seulement entrainé de nombreuses pertes en vies humaines, mais il a aussi jeté des milliers de personnes, sur le chemin de l’exil.

C’est dans le même souci, que j’ai dépêché un Émissaire au Mali et au Burkina Faso, pour s’enquérir de l’état d’avancement du processus de transition dans ces pays frères.

J’ose espérer que la tenue du Référendum constitutionnel au Mali, sera une première étape vers des élections à la fois transparentes, inclusives et apaisées.

Je me suis rendu en Guinée-Conakry où, j’ai porté le message de l’Union Africaine, celui d’une transition pacifique, avec, à la clé, un retour rapide à l’ordre constitutionnel par un scrutin ouvert, libre et équitable.

La réunion Quadripartite qui s’est tenue le 27 juin en Angola, sur la crise à l’Est de la RDC, sous l’égide de l’Union Africaine, et à laquelle j’ai pris part, participe de cette volonté de contribuer à résoudre ce conflit, qui dure déjà plus de deux décennies et déstabilise la région, voire l’Afrique toute entière.

Nous avons effectué une Mission de Paix à Kiev et à Saint-Pétersbourg, un compte-rendu vous sera présenté dans la journée.

Dans ce monde globalisé, en effet, aucun pays, si grand et si puissant soit-il, ne peut prétendre être prémuni contre la guerre ou ses conséquences.

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Sur le plan multilatéral, j’ai poursuivi, dans la lignée de mon prédécesseur, mon frère le Président Macky SALL, notre plaidoyer au Sommet du G7 à Hiroshima, en revendiquant la place de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, en tant que membre permanent, ainsi que notre adhésion au G20.

 Je n’ai pas non plus manqué de soulever la question de la dette et celle de l’énergie, deux sujets majeurs qui handicapent sérieusement le développement de notre Continent.

Dans tout ce périple, j’ai pu compter sur la précieuse collaboration du Président de la Commission de l’Union Africaine, notre Frère Moussa FAKI Mahamat, et de ses équipes, ainsi que sur le soutien des membres du Bureau de la Conférence. Je tiens ici à leur adresser mes vifs et sincères remerciements.

Chers Collègues,

Mesdames, Messieurs,

L’accélération de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), thème retenu pour cette année 2023, a enregistré ces six derniers mois des avancées notables, qui nous confortent dans notre conviction que ce marché commun continental, est une belle opportunité pour atteindre la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique ».

Parmi les réalisations en cours, nous pouvons citer, entre autres :

  • La création d’un Fonds d’ajustement, à travers AfreximBank, disposant déjà d’une capitalisation d’un milliard de dollars, au bénéfice des États membres de la ZLECAF.
  • Le lancement de l’Initiative du Commerce guidé en octobre 2022, qui a permis de rendre la ZLECAF opérationnelle dans sept pays qui ont adhéré à cette initiative.
  • L’officialisation du système panafricain de paiements et de règlements, sur le marché financier, qui facilite le paiement des échanges intra-africains en monnaie nationale africaine, permettant ainsi la réduction des coûts de transfert de devises.

Il s’agit, comme vous pouvez le constater d’actions concrètes qui constituent de réels motifs d’espoir, c’est pourquoi j’invite les États membres n’ayant pas encore ratifié, et déposé leurs instruments de ratification, à le faire dans les meilleurs délais possibles.

Il y va de la réalisation de nos objectifs, tels que consignés, dans l’Agenda 2063.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

En Union des Comores, s’est tenue, du 12 au 14 juin dernier, une Conférence ministérielle sur l’Économie bleue et l’Action Climatique en Afrique, dont ont pris part plusieurs Ministres, ainsi que les institutions suivantes : la Commission de l’Union Africaine, la Commission Économique des Nations Unions pour l’Afrique (CEA), l’Union Européenne, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, le PNUD ou encore la Commission de l’Océan Indien (COI).

Cette Conférence s’inscrivait dans le droit fil du thème de l’année , à savoir l’accélération de la ZLECAF.

En effet, le commerce intra-africain s’effectue principalement par voie routière et maritime. Il est aujourd’hui établi que la mise en œuvre de la ZLECAf pourrait doubler le fret maritime, qui passerait de 58 à 131,5 millions de tonnes.

Le développement du transport maritime apparait ainsi comme l’un des facteurs-clés, pour la réussite de l’intégration économique de l’Afrique.

Les États insulaires d’Afrique, malgré leurs fragilités structurelles, regorgent des opportunités et des potentialités, au regard de l’immensité de leur espace maritime.

Ainsi, la Déclaration de Moroni, issue de cette Conférence ministérielle, par la pertinence de ses recommandations, devrait constituer notre feuille de route en la matière.

Pour ce qui a trait à la réforme institutionnelle, décidée en 2016, par la Conférence des Chefs d’États et de Gouvernement, pour insuffler un nouveau dynamisme à l’Union Africaine, nous saluons le travail remarquable réalisé par l’équipe d’experts, conduite par le professeur Pierre Moukoko Mbonjo qui nous en partagera les principales conclusions, au cours de ce Sommet.

La présente Réunion de coordination semestrielle, à titre d’exemple, et la réduction du nombre de Commissaires font partie des résultats concrets de cette réforme.

Son objectif est de nous permettre d’évaluer, de rationaliser et de planifier nos différents projets et programmes, pour aboutir à une réelle intégration de l’Afrique.

S’agissant du thème retenu pour l’année 2024, en l’occurrence l’éducation, je voudrais saluer la pertinence du choix opéré par notre organisation.

Comme disait Nelson Mandela, « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », or, les chiffres en matière d’éducation en Afrique  sont alarmants.

Il est aussi établi que l’Afrique aura besoin de 17 millions d’enseignants supplémentaires pour « parvenir à l’enseignement primaire et secondaire universel d’ici 2030 ».

Chers collègues

Mesdames, Messieurs,

Il est inadmissible qu’à l’heure des Nouvelles Technologies de l’Information et de l’intelligence artificielle,il reste encore des régions entières en Afrique, qui n’ont pas accès aux services de base de l’éducation.

Le défi est énorme, mais je compte sur notre intelligence collective pour obtenir des résultats concrets et inverser ainsi la tendance actuelle.

Dans ce monde de plus en plus agité, nous devons plus que jamais resserrer nos rangs, pour pouvoir faire face aux défis qui ne cessent de s’amplifier, chaque jour qui passe.

C’est ensemble, et portés par ce qui doit être désormais notre devise « des solutions africaines aux problèmes africains » que nous parviendrons à cette Afrique réconciliée avec elle-même, prospère et ouverte au monde.

Fortement animé par ces principes, je reste confiant que l’Afrique et notre Organisation panafricaine seront en mesure de répondre aux enjeux de nos prochains agendas, notamment le Sommet Russie-Afrique en Russie, le Sommet de Nairobi sur le Changement climatique, le G20 en Inde et la COP28 aux Émirats Arabes Unis.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte la 5ème Réunion de coordination semestrielle de notre Organisation.

Je vous remercie.

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