ADDIS ABÉBA, LE 1er NOVEMBRE 2018

Honorables Ministres et autres hauts responsable du Gouvernement éthiopien,
Monsieur le Président Directeur général d’Ethiopian Airlines,
Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,

Je suis heureux d'être ici aujourd'hui à l’occasion du lancement officiel, par l'Éthiopie, d'un régime de visas à l'arrivée et de visas électroniques pour tous les ressortissants africains.

Il s’agit là d’un moment véritablement historique. En prenant cette décision, l’Éthiopie démontre, une nouvelle fois, son attachement aux idéaux de notre Union et aux principes qui fondent le panafricanisme.

Je félicite le Premier ministre Abiy Ahmed et le Gouvernement éthiopien pour cette étape majeure. Il ne fait aucun doute que l'instauration d'un régime de visa à l'arrivée et d'un visa électronique pour tous les ressortissants africains renforcera considérablement le statut d'Addis Abéba en tant que capitale politique de notre continent. Cette mesure stimulera également le tourisme.

Je me souviens que, lors de ma première rencontre avec le Premier ministre Abiy Ahmed, il m'avait demandé d’aider à l’accroissement du nombre de visiteurs africains en Éthiopie. Je l'ai mis au défi, en répondant qu'il devait d'abord faciliter l’entrée en Ethiopie de tous les ressortissants africain qui souhaitent s’y rendre. Il s'est engagé à le faire et a, aujourd'hui, tenu sa promesse.

Je voudrais, à mon tour, m'engager à redoubler d'efforts pour promouvoir l'Éthiopie en tant que destination non seulement pour les conférences, mais aussi pour les loisirs. Il est clair que ma tâche ne sera pas très difficile, étant donné qu’Addis Abéba est l’une des principales plaques tournantes du trafic aérien sur le continent, grâce à Ethiopian Airlines, une compagnie véritablement panafricaine, et que le magnifique paysage et la riche histoire de l’Éthiopie constituent des atouts exceptionnels.

Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter tous les États membres qui ont déjà pris des mesures pour faciliter les déplacements des ressortissants africains sur le continent. J'exhorte ceux qui ne l'ont pas encore fait à émuler cet exemple.

La libre circulation des ressortissants africains sur leur propre continent est un rêve de longue date pour tous les panafricanistes.

L'un des projets phares de l'Agenda 2063 est la libre circulation des personnes en Afrique. En janvier dernier, à Addis Abéba, les chefs d'État et de Gouvernement de notre Union, ont adopté le Protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d'établissement, ainsi que la Feuille de route pour sa mise en œuvre.

À ce jour, 32 États membres ont signé le Protocole, alors qu'un seul État membre - le Rwanda - l'a ratifié. Il est essentiel que tous les États membres deviennent parties à cet instrument le plus rapidement possible.

Le Protocole sur la libre circulation des personnes est l’un des piliers du processus d’intégration du continent, avec l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine et le Marché unique sur le transport aérien en Afrique.

Alors que nous sommes réunis ici, je rêve du jour où tous les Africains pourront librement circuler sur leur propre continent.

C’est le jour où le panafricanisme aura pris toute sa dimension pour nos citoyens.

C’est le jour où les Africains ne connaîtront plus les humiliations et les obstacles qui, très souvent, marquent leurs déplacements sur le continent.

C’est le jour où les Pères fondateurs - Haile Selassie, Kwame Nkrumah et bien d’autres - pourront tirer fierté des progrès réalisés en matière d’intégration.

Je sais que la mise en œuvre intégrale de la libre circulation des personnes requiert de surmonter de nombreux défis. Mais ceux-ci ne peuvent et ne doivent pas faire obstacle à notre rêve. Ce qu'il faut, c'est une volonté politique renouvelée.

Plus que tout autre groupe dans le monde, les Africains souffrent du fléau de la xénophobie et du racisme. S’il est vrai que nous ne pouvons pas garantir que ces injustices seront éliminées de sitôt, il est en notre pouvoir de faire en sorte que les Africains se sentent véritablement chez eux partout sur le continent.

Je vous remercie.