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Déclaration de S.E. Kwesi Quartey Vice-Président de la Commission de l'Union Africaine à l'occasion de la célébration de la Journée de l'enfant africain

Déclaration de S.E. Kwesi Quartey Vice-Président de la Commission de l'Union Africaine à l'occasion de la célébration de la Journée de l'enfant africain

juin 16, 2020
Journée de l’Enfant Africain 2020
‘‘Accès à une justice adaptée aux enfants.”
 
J’ai l’honneur de faire cette déclaration au nom de S.E. le Président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, à l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain. La Journée de l’Enfant Africain a été conceptualisée pour la première fois par les chefs d’État et de Gouvernement de l’OUA de l’époque en commémoration du soulèvement étudiant du 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud. 
 
Nos jeunes étudiants sud-africains ont marqué cette Journée pour protester contre l’éducation inspirée de l’Apartheid qui visait à les préparer à un avenir de servitude perpétuelle. Ils ont refusé d’apprendre l’afrikaans.
 
« Si nous devons apprendre l’afrikaans, Botha doit apprendre le zoulou », chantèrent-ils à l’unisson. La marche a entraîné l’assassinat public de nombreux jeunes étudiants de Soweto non armés par la police de l’Apartheid. Le premier à tomber fut Hector Pieterson, immortalisé à jamais par un mémorial à Soweto.
 
Depuis lors, l’Afrique, par le biais de l’OUA et de l’UA, consacre le 16 juin de chaque année pour célébrer les enfants d’Afrique. Cette Journée a pour but d’inspirer une réflexion sobre et une action engagée pour faire face à la multitude de défis auxquels les enfants d’Afrique sont confrontés. Ces défis comprennent, entre autres, le manque d’éducation, le travail des enfants, les abus, les enfants soldats, la traite des enfants, et bien d’autres.
 
L’Afrique célèbre cette Journée pour commémorer nos enfants et l’action courageuse qu’ils ont entreprise pour revendiquer leur droit. Ce soulèvement a marqué le début de la fin de l’Apartheid. Les enfants d’Afrique sont l’avenir de l’Afrique. Nous sommes obligés d’investir dans nos enfants, si nous voulons réaliser l’Afrique que nous voulons.
 
Suivant la pratique et sur la base de la recommandation faite par le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-Etre de l’enfant, le Conseil exécutif a adopté l’Accès à une justice adaptée aux enfants en Afrique comme thème de la Journée de l’Enfant Africain pour l’année 2020, en résonance avec le thème de l’Union Africaine, Faire taire les armes.
 
Le thème de cette année appelle les États membres de l’Union Africaine à créer et à améliorer un système de justice adapté aux enfants qui réponde aux besoins spécifiques de tous les enfants d’Afrique, où qu’ils se trouvent, en Afrique et au-delà.
 
La Commission de l’Union Africaine reconnaît que l’accès à la justice est un droit fondamental. Il s’agit d’une condition préalable essentielle à la protection et à la promotion de tous les autres droits de l’Homme. Cela est particulièrement vrai dans le cas des enfants. Cela ne peut se fonder que sur une éducation inclusive pour tous les enfants d’Afrique, et ensuite sur les opportunités faces à l’emploi, la science et la technologie.
 
Si l’accès à la justice n’est pas garanti, les engagements en matière de droits de l’enfant ne resteront que des promesses sur le papier qui ne servent en rien l’intérêt des enfants.
 
Nous reconnaissons les progrès que certains de nos États membres ont réalisés pour améliorer l’accès des enfants à la justice. Il s’agit notamment de tribunaux adaptés aux enfants et d’unités spécialisées d’application de la loi. Mais nous devons redoubler d’efforts pour en faire une réalité vivante sur l’ensemble de notre continent.
 
La Commission de l’Union Africaine souhaite également souligner la nécessité de créer un système de justice qui réponde aux besoins spécifiques des enfants. Il est nécessaire d’en faire davantage pour que l’administration de la justice dans les États membres réponde de manière adéquate aux droits et aux besoins des enfants.
 
Nous sommes encore bien loin du compte. Nous devons faire en sorte que la “détention soit le tout dernier recours” pour maintenir les enfants en conflit avec la loi hors de la prison mais plutôt à l’école. Nous avons besoin de plus d’écoles et de moins de prisons pour les enfants.
 
Dans la majorité de nos pays, le système de justice pénale n’offre pas encore aux enfants un traitement spécial conforme à leur dignité. Les enfants sont très souvent détenus avec des adultes.
 
Ce n’est manifestement pas la meilleure façon de traiter les enfants délinquants.
 
En Afrique, les enfants dont les parents enfreignent la loi constituent un groupe invisible et souvent très vulnérable. Leurs droits et leur bien-être peuvent être gravement affectés à chaque étape de la procédure pénale et de la peine d’emprisonnement de leurs parents. Ces enfants sont souvent nés en prison et restent en prison avec leurs parents.
 
Pour relever ces défis, la Commission de l’Union Africaine invite les États membres à redoubler d’efforts et à prendre les mesures nécessaires pour rendre aux enfants africains la justice qu’ils méritent.
 
Aujourd’hui, nous demandons aux États membres de s’engager à nouveau à œuvrer à la pleine mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, de nos Agenda 2063 et Agenda 2040 de l’Union Africaine pour les enfants, afin de créer l’Afrique que nous voulons, qui ne peut être qu’une Afrique digne des enfants, une Afrique dont les enfants d’aujourd’hui pourront être fiers lorsqu’ils deviendront les dirigeants de l’Afrique que nous voulons.
 
J’ai maintenant l’honneur de souhaiter aux enfants d’Afrique une très bonne Journée de l’Enfant Africain !
 

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