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Message de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la commission de l’Union Africaine a l’occasion de la Celebration de la journée de La Jeunesse Africaine

Message de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la commission de l’Union Africaine a l’occasion de la Celebration de la journée de La Jeunesse Africaine

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novembre 01, 2022

Jeunes africaines et jeunes Africains, du continent et de la diaspora.

La célébration du 1er novembre, consacrée comme journée de la jeunesse africaine, rappelle par son institutionnalisation, l’importance que nos leaders attachent à la jeunesse, mentionnée dans le préambule de la Charte africaine de la jeunesse comme la plus grande richesse du continent. Estimée à 482 millions, la démographie de la jeunesse s’inscrit dans une projection de croissance de l’ordre de 850 millions à l’horizon 2050.

Les implications de cette donnée démographique, nombreuses et diversifiées, se conjuguent en un réseau d’interrelations qui en souligne la complexité. L’impératif d’entretenir un effort permanent de réflexion orienté vers la définition des modalités d’une prise en compte optimale des besoins, des attentes et des aspirations , est prégnant .

Au- delà des manifestations de réjouissance liées à la dimension festive de la présente célébration, nous sommes appelés, ensemble, jeunes et moins jeunes, à scruter les multiples significations avérées ou sous-entendues dans la thématique retenue, à savoir « Briser les obstacles à la participation et à l’inclusion des jeunes par le plaidoyer ».

La Charte africaine de la jeunesse est notre fanion éclairant la voie à suivre en matière de participation et d’inclusion des jeunes. A cet effet, non seulement elle réaffirme avec force la nécessité d’une telle inclusion, mais aussi et surtout, elle précise les obligations des différents acteurs que sont les Etats, la Commission de l’Union africaine et les jeunes eux-mêmes. Notre ardent souhait est que cette trilogie opère en totale synergie de compréhension, d’actions et d’évaluation à l’effet d’inventer une véritable symphonie qui résonne telle une ode à cette Afrique que nous voulons.

Je voudrais, dans ce message de circonstance, m’attarder particulièrement sur les efforts attendus de la jeunesse au titre de sa participation et de son inclusion dans cette nouvelle dynamique de développement mise en branle par l’Union africaine depuis l’adoption en 2013 de l’Agenda 2063.

Nous devons, certes, avoir le courage de reconnaître que les obstacles à l’inclusion des jeunes sont à rechercher du côté de la gouvernance. L’Etat de droit, l’acquisition et la sauvegarde des droits politiques, économiques, culturels et sociaux sont à placer au cœur palpitant de cette gouvernance.

La multiplicité des obstacles poussent, parfois, certaines franges de notre jeunesse à developper, sous le poids des souffrances liées au sous-emploi, une perception brumeuse d’eux-mêmes, de leur avenir, de leurs pays respectifs et de l’Afrique.
Un coup d’œil sur le nombre de jeunes africains qui périssent sous la torride chaleur du désert, dans les froides et impitoyables eaux de la méditerranée, en quête d’un paradis imaginaire localisé dans d’autres continents que le leur, atteste d’un mal-être qui est loin d’être favorable à la production d’idées novatrices dont se nourrit tout processus de développement authentique.

La participation et l’inclusion des jeunes sont appelées à se traduire par un apport de sang neuf aux différents débats à travers un renouvellement d’idées. Un état d’esprit positif, pétri de résilience, de patience, trempé aux vertus de la probité et de la foi active en l’avenir, reste le garant de la triple efficacité politique, économique et sociale.
J’invite donc les jeunes, qu’ils soient sur le continent ou dans la diaspora, à briser tous les obstacles limitatifs de leur vitalité et de leur énergie transformatrice du continent.

L’Afrique devra donc, dans les années et décennies à venir, compter sur la compétence scientifique et technologique de sa jeunesse d’aujourd’hui pour accroitre son aptitude concurrentielle dans un monde de plus en plus interdépendant, dominé par la froide logique de la compétition globale.


La Commission de l’Union africaine s’est montrée avant-gardiste en procédant à la nomination, depuis quelques années déjà, d’une envoyée spéciale Jeunes chargée de relayer, de façon à la fois systématique et institutionnelle, les préoccupations de la jeunesse africaine aux organes délibérants de l’Union africaine. La jeunesse africaine et les leaders africains se sont donc inscrits dans un contexte de plaidoyer permanent dans l’intérêt d’une compréhension mutuelle des différents défis qui assaillent la jeunesse.  

Les résultats peuvent tarder, mais le plus important est d’être en route, en marche vers la quête raisonnée d’un mieux-être individuel et collectif.

C’est dans cette perspective que j’avais lancé, en avril 2019, lors du 2ème Forum panafricain de la jeunesse, le projet Un million d’opportunités pour les jeunes dans les domaines de l’Education, de l’Emploi, de l’Entreprenariat et de l’Engagement, initiative labellisée les 4E.

Le succès enregistré, grâce au soutien apporté par les Etats membres, le secteur privé et bien d’autres partenaires, s’est illustré par l’atteinte de la cible de 8 millions de jeunes touchés. Galvanisé par ce premier bilan, j’envisage de passer à l’étape suivante avec une cible de 30 millions. Aux 4E initiaux, vont s’ajouter la santé et le bien-être ; mis ensemble, nos efforts faciliteront l’atteinte, voire le dépassement de ce nouveau jalon que nous plantons sur la trajectoire de notre marche vers l’Afrique que nous voulons.

Je me réjouirais de voir le 3ème Forum panafricain de la jeunesse organisé au titre de la célébration de la journée de la jeunesse africaine, se donner les moyens d’approfondir la réflexion sur les obstacles à vaincre pour libérer la jeunesse des perceptions négatives et inscrire son assaut du futur dans une dynamique positive et créatrice d’innovation et de changement
 
Bonne fête à toutes et à tous.

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