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Droits des Femmes Vs. Covid-19

Droits des Femmes Vs. Covid-19

juillet 15, 2020
Droits des Femmes Vs. Covid-19

«On considère que ce n’est pas le coronavirus qui doit faire peur, mais la pandémie patriarcale qui viole toutes les sept minutes une femme, qui assassine une femme toutes les 48 heures, qui justifie les discriminations et les violences sexistes» avait déclaré Sophia Antoine, membre du mouvement Femen lors d’une manifestation pour la journée des femmes qui s’est tenue le 8 mars dernier. Le mot d’ordre est donc clair pour toutes les féministes du monde dont celles du continent africain: la lutte pour l’égalité des sexes continue aujourd’hui plus que jamais.

Alors que 2020 était censée être une année prometteuse en matière des droits des femmes, l’horizon s’est brusquement assombri. Nonobstant le fait que nous ne devrions plus plancher sur le problème de l’égalité des sexes en ce XXI ème siècle, ce dossier continue de faire l’actualité. Par ailleurs, comme nous le savons, l’histoire nous a démontré à maintes reprises que les crises, quelles que soient leurs formes, n’ont jamais été en faveur des femmes car celles-ci sont les plus exposées physiquement et économiquement. Par conséquent, cette crise du Covid-19 ne demeure pas en reste de cette assertion.

En ce qui concerne cette crise sanitaire inédite, les données prévisionnelles ont, tout de suite, été très inquiétantes. Celles-ci se sont manifestées avec cette période de confinement au cours de ces derniers mois. Ainsi, on a pu malheureusement dénoter une recrudescence des violences faites aux femmes, des mutilations génitales et des mariages forcés. Il ne fait aucun doute que la vie, bien que ralentie, continue et ce, même dans les manquements en matière de droits des femmes. De ce fait, même si le contexte actuel ne facilite pas les choses, l’Union Africaine (UA) dans sa volonté de booster le respect des droits des femmes a maintenu le cap de la lutte. En son aspiration 6 de son Agenda 2063, la stratégie pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est nette et claire. De plus, l’Union Africaine a compris que les bras armés pour réussir cette stratégie ne sont autres que les différentes associations de femmes. Les féministes sont montées au créneau afin de soutenir les stratégies mises en œuvre. Leurs actions, bien que mises à mal par cette situation inédite, n’en demeurent pas moins importantes. Elles ont compris qu’il ne fallait pas se reposer sur leurs lauriers car les progrès précédemment faits pourraient être perdus. Les associations féministes se rapprochent de plus en plus pour donner plus de répercussion à leurs voix. On note alors une montée en puissance des mouvements féministes. L’impact de ces mouvements est visible sur plusieurs axes. L’objectif est de mettre fin aux violences contre les femmes. Le respect des droits des femmes passe alors par une autonomisation de la femme et une campagne de sensibilisation contre ces violences durant cette période de pandémie.

Une campagne ardue contre les violences faites aux femmes
Mariages d’enfants, mutilations sexuelles, violences conjugale, etc. sont loin d’être maîtrisés. Bien que le covid-19 ait eu des conséquences néfastes et avait eu tendance à démoraliser les troupes, il n’en demeure pas moins qu’il eut des avancées. Une des notes positives en ce qui concerne la lutte contre les mutilations génitales est la criminalisation de la pratique de l’excision au Soudan qui était un fervent élève de cette pratique crapuleuse. Ces mutilations qui sont considérées comme une preuve flagrante des discriminations de genres. En plus de l’Union Africaine, les autorités au niveaux nationaux doivent mettre également les mains à la pâte. Ils doivent alors lutter pour maintenir les services aux produits et informations essentiels en matière de santé sexuelle et reproductive pendant la pandémie, parce qu’une interruption de ces services pourrait être catastrophique en ce qui concerne la condition de la femme.

Durant cette période, les violences conjugales ont beaucoup fait parler d’elles, dans la mesure où elles ont exponentiellement augmenté de 30%. Ces violences ont même parfois noirci le tableau des faits divers. Pour s’insurger contre ces faits, une campagne ardue a été menée sur le terrain ou parfois par le biais des réseaux sociaux, et les féministes y étaient très actives. Mais également, on note un déploiement dans le monde rural afin qu’une tranche de la population féminine n’ayant pas accès aux nouvelles technologies, ne se trouve pas délaissée dans cette lutte.

De plus, les femmes veulent être de plus en plus présentes au sein des sphères de décision qui demeurent majoritairement masculines. Il ne fait aucun doute dans l’esprit des mouvements féministes en grand ou petit noyau, qu’il n’y a qu’en étant partie active aux prises de décision que les choses changeront. Ce qui est une réalité incontestable car les tenants de l’hémicycle ont plus tendance à minimiser l’impact de cette pandémie sur la gente féminine. Mettant de côté ce laisser-aller en matière de droit des femmes, toutes les décisions prises durant cet état d’urgence devraient donc associer des mesures de respect des droits de femmes dont celui de ne pas subir de violence. L’exposition physique étant ainsi démontrée, les femmes sont aussi exposées économiquement.

Une autonomisation de la femme plus que nécessaire
Les prévisions économiques ne sont pas reluisantes car le Covid-19 a eu un véritable impact sur l’activité économique. Par conséquent, le monde devrait faire face à une crise économique sans précédent. Ces prévisions sont encore plus inquiétantes pour le continent africain, l’un des plus pauvres continents où la plupart de l’activité économique repose sur l’informel et où nous devons nous préparer à cette éventuelle crise.

Les femmes étant des membres actives de ce secteur, pour avoir été décrétées championnes de l’entreprenariat en Afrique, elles sont alors directement concernées par ces suspicions de faillite monétaire. Ainsi, un maintien des aides pour soutenir leur activité doit être mis en œuvre car celles-ci peuvent se retrouver rapidement privées de la manne financière. Le financement de la mobilisation pour les droits des femmes doit considérablement être augmenté, au lieu d’être réduit. Par ailleurs, cette autonomisation passe par l’éducation de la jeune fille. Ce volet continue de souffrir. Qui dit éducation, dit préparation pour les défis de demain dont celui de la participation au domaine économique. Une fille instruite est une valeur sûre pour l’économie d’un pays.

L’autonomisation de la femme paraît donc plus que nécessaire dans ce contexte délétère. Ceci passe également par la préservation des carrières de la jeune fille qui risquerait de ne jamais se remettre de la crise du Covid-19 selon Sarah Fielding dans un article du journal féminin InStyle. Ce problème étant interdépendant à celui de la scolarisation. Un doigt rigoureux doit être mis sur la scolarisation de la jeune fille. Une femme dans la misère est encore plus exposée à tous les vices et sévices. Lutter contre la pauvreté de cette tranche de la population serait une bonne stratégie pour l’endiguer.

Grâce à la pleine mobilisation des associations des femmes, nous avons compris qu’il ne fallait pas reléguer au second plan, la lutte pour l’égalité des sexes car celle-ci vacille en ce moment. Il est alors important de garder la détermination et redoubler d’efforts pour maintenir les avancées durement acquises. Et sur ce point, les féministes africaines font leur part.

 

Manuella Kati Koné is a blogger and author from Côte d’Ivoire. She has a degree in Public Law, Mention: Contemporary Worlds. Manuella is a very passionate person with a vivid imagination. She also has a great sense of observation and determination.
 
 

 

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