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Une stratégue renforcée pour garantir à tous les enfants africains un enregistrement civil

Une stratégue renforcée pour garantir à tous les enfants africains un enregistrement civil

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novembre 23, 2020

Les Etats-membres de l’Union africaine ont adopté des dispositions communes pour accélérer l’enregistrement à la naissance de tous les enfants africains, afin de remplir leurs engagements en faveur d’un enregistrement universel des naissances d’ici 2030.

A l’occasion d’une rencontre de Haut niveau le 19 novembre 2020, Ministres africains et Ministres délégués responsables de l’enregistrement civil, registraires généraux, communautés économiques régionales, organisations de la société civile, agences des Nations unies et entités du secteur privé  travaillant sur l’enregistrement des naissances et l’identité légale, ont adopté une Déclaration qui réaffirme la place de l’enregistrement des naissances comme le moteur pour renforcer les enregistrements des faits d’état civil et des statistiques vitales (CRVS), et, par conséquent, comme un facilitateur pour une planification effective du développement économique.

Les deux agendas – l’Agenda pour l’Afrique 2063, et l’Agenda 2030 pour le Développement durable – accordent une importance de premier plan à la nécessité de garantir que chaque événement vital de chaque citoyen soit enregistré et les informations collectées, compilées, produites et disséminées de façon continue et régulière pour guider les politiques et la planification, pour éclairer les décisions et permettre à toutes les parties prenantes de mesurer les progrès et de procéder aux ajustements nécessaires pour garantir transparence et responsabilité mutuelles sur toutes les questions liées au développement.

Pour rendre ces engagements effectifs, la nécessité d’une identité légale pour tous, dont l’enregistrement de tous les enfants à leur naissance, a été ces dernières années au centre de stratégies pour mobiliser plus d’actions, de volonté politique, et pourvoir en ressources techniques et financières adéquates les services d’état civil et des statistiques vitales.

L’Afrique affiche les plus bas taux d’enfants enregistrés au monde, avec près d’un enfant de moins de 5 ans sur deux (soit 48% ou environ 96 millions d’enfants) vivant sans identité légale. La pandémie de COVID-19 a aggravé la situation en impactant la délivrance des services d’état civil, et menace les progrès réalisés et les points gagnés ces dernières années.

La Déclaration reconnait que des millions d’enfants africains ne peuvent pas jouir de leur droit à une identité légale et souffrent de l’indignité de l’invisibilité. Cela engage les Etats-membres à renforcer leurs promesses envers l’enregistrement des naissances pour tous les enfants, y compris les réfugiés et déplacés internes et ceux qui vivent dans des zones de conflit, par le financement à hauteur des besoins des services d’enregistrement des naissances, et en garantissant que ces services sont opérationnels même en périodes de ruptures majeures telles que la COVID-19.

C’est aussi un appel pour accélérer les réformes politiques et légales au niveau national, régional et continental pour garantir que les obstacles qui limitent l’accès à l’enregistrement des naissances, comme des coûts inabordables, des déficiences institutionnelles et le manque de prise de conscience, sont levés.

Sous l’égide de la campagne « Mon nom est personne : pour chaque enfant une identité légale, pour chaque enfant l’accès à la justice », le Dialogue de Haut niveau a offert une plateforme aux Etats-membres pour partager les meilleures pratiques dans les pays qui ont atteint les objectifs d’enregistrement des naissances, et une revue des stratégies pour s’atteler aux défis qui persistent.

Certains pays comme la Côte d’Ivoire, la RDC, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tunisie et la Tanzanie, sont parvenus à des augmentations significatives en matière d’enregistrement des naissances en s’appuyant sur trois facteurs-clés de changement : la numérisation, la décentralisation, l’intégration aux services de santé, une démonstration des bénéfices qu’il y a à créer des liens entre santé, vaccination et enregistrement civil. 

D’autres initiatives fructueuses sont observées en Namibie par exemple, où la numérisation est bien avancée, avec un score d’enregistrement des naissances proche de 80%. Le Mozambique a également réussi des progrès notables en numérisant les services à l’échelon décentralisé. Des pays comme le Ghana, le Mali, l’Ouganda et la Namibie ont presque doublé l’enregistrement de leurs nouveau-nés en rendant les deux secteurs des plateformes santé et de l’enregistrement civil inter-opérables.  Au Sénégal, entre 2014 et 2017, l’enregistrement en routine des enfants a augmenté de 44% dans les 4 régions où les services d’enregistrement des naissances ont été établis dans les centres de santé, tandis qu’en Tanzanie décentraliser les enregistrements civils au niveau des autorités locales et des installations locales de santé s’est traduit par une augmentation de 10% en 2012 à plus de 80% en 2019 dans 13 districts cibles.

Ces exemples émanant des pays démontrent que, si les budgets alloués à l’état civil et Statistiques vitales sont augmentés, il y a une relation symbiotique entre des ressources adéquates et les résultats, encourageant ainsi d’autres pays à mettre tous leurs efforts sur ces trois mesures concrètes qui ont fait la preuve de leur efficacité en termes d’améliorations.

« Les bonnes pratiques ont le pouvoir de générer des résultats rapides sur l’augmentation de l’enregistrement des naissances », remarque Stephen Kampyongo, Ministre des Affaires intérieures de Zambie et Président de la Conférence des Ministres en charge de l’état civil et des statistiques (COM5).

Des impressions similaires ont été partagées par la Commission de l’Union africaine. Le Commissaire aux Affaires économiques, le Pr Victor Harison, a constaté que le faible nombre d’enfants enregistrés en Afrique résultait : d’une faible priorité accordée à l’enregistrement civil dans les plans et les budgets nationaux ; d’une faible accessibilité des services en particulier pour les populations vulnérables comme les réfugiés ; des frais d’enregistrement à la naissance inabordables pour certains parents ; des amendes infligées en cas d’enregistrement en dehors des délais légaux en particulier dans les pays francophones ; d’une croissance démographique qui augmente le nombre d’enfants non enregistrés ; et d’un manque de modernisation des systèmes d’état civil, entre autres questions-clés.

Alors que les projections préoccupantes montrent  que le nombre d’enfants non enregistrés en Afrique va continuer à augmenter pour dépasser les 110 millions en 2030 si des mesures ne sont pas immédiatement mises en œuvre, la Commissaire de l’UA aux Affaires sociales Amira Elfadil Mohammed a souligné que les idéaux de l’Agenda pour l’Afrique 2063, l’Agenda 2030 et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant ne seront pas atteints sans sécuriser, protéger et promouvoir les droits des enfants, comme moteurs de la Renaissance africaine. « Nous devons enregistrer tous les enfants, partout, tout le temps. »

Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Marie-Pierre Poirier en appelle à un changement invitant à aller au-delà des affaires habituelles en intégrant l’enregistrement des naissances aux services de santé et de vaccination, et en engageant des solutions innovantes et numériques. « Orientons les investissements vers des systèmes durables d’enregistrement pour l’enregistrement civil dans les trois voies qui ont fait leurs preuves : la décentralisation des points d’enregistrement, la numérisation des systèmes, et l’interopérabilité entre l’enregistrement des naissances et les autres services sociaux, de santé notamment, afin que les services atteignent jusqu’aux coins les plus reculés du continent, pour s’assurer que chaque enfant a un nom, que chaque enfant est compté, parce que chaque vie d’enfant compte. »

Angélique Kidjo, Ambassadrice de Bonne volonté pour l’UNICEF, a apporté son soutien à la campagne « Mon nom est personne », et amplifié le plaidoyer en faveur d’actions renforcées vers l’enregistrement universel à la naissance et de l’urgence de repositionner l’enregistrement civil et les statistiques vitales en Afrique. « Aujourd’hui, vous avez le pouvoir de mettre fin à l’indignité de l’invisibilité pour vos populations en vous engageant concrètement sur les étapes communes vers l’universalisation. Vous avez le soutien de la communauté internationale et des donateurs, mais, plus important encore, l’autorité politique d’agir au niveau national, avec l’emphase continentale endossée par l’Union africaine », a-t-elle déclaré en s’adressant aux participants de la Rencontre de Haut niveau. (voir son témoignage pour soutenir la campagne ici)

Les résultats contenus dans la Déclaration et la feuille de route seront présentés lors de la 6ème Conférence des Ministres africains en charge de l’état civil et des Statistiques vitales en 2021 au Mozambique, pour évaluer les progrès accomplis durant ces 9 mois, en se basant sur les analyses statistiques partagées durant la réunion.

Pour plus de détails sur la Campagne Mon nom est personne, visiter : https://au.int/en/newsevents/20200617/no-name-campaign

Pour plus d’informations, merci de contacter :

Doreen Apollos, Direction de l’Information et de la Communication | Commission de l’Union africaine | E-mail: ApollosD@africa-union,org | www.au.int|Addis Ababa | Ethiopia

Sandra Bisin, UNICEF: +221 77 819 2300, sbisin@unicef.org 

Direction de l’Information et de la Communication | UNICEF

Ressources

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