8^EME RETRAITE CONJOINTE COMITE DES REPRESENTANTS PERMANENTS (COREP) ET LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE (CUA)

29 -30 AVRIL 2019

TUNIS (TUNISIE)

DISCOURS DE S.E. MOUSSA FAKI MAHAMAT, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE

Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de la République Tunisienne

Monsieur le vice-président de la Commission de l’Union africaine

Monsieur le Président du Comité des représentants Permanents

Mesdames et Messieurs les Commissaires

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, membres du Comité des Représentants permanents

Mesdames et Messires les représentants des Communautés économiques régionales

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord exprimer mes remerciements au gouvernement tunisien pour la chaleur de l’accueil qui nous a été réservé. Je suis heureux d’être de retour à Tunis, un mois jour pour jour après avoir pris part, ici, au dernier Sommet de la Ligue arabe.

La Tunisie évoque non seulement une histoire ancienne, dont les villes de Carthage et de Tunis sont le symbole, mais aussi une histoire plus récente dont les ramifications se sont étendues bien au-delà de ses frontières. C’est en effet ici que ce qui est communément connu comme le printemps arabe a vu le jour. Huit ans après, la Tunisie poursuit ses efforts pour tenir les promesses portées par cette révolution. Que le gouvernement et le peuple tunisiens soient assurés de l’entière solidarité de l’Union africaine dans cette entreprise.

Cette retraite nous offre, (COREP et Commission de l’UA) l’occasion de réfléchir ensemble sur les défis auxquels nous sommes confrontés et les voies et moyens les meilleurs pour les surmonter. Je forme l’espoir qu’elle débouche sur des mesures pratiques de nature à renforcer notre capacité à faire avancer l’agenda de notre Continent, l’Afrique, dont le nom trouve ses origines dans ce merveilleux pays le Tunisie.

Mesdames et Messieurs,

La présente retraite intervient à quelques mois de la réunion de coordination de Niamey de juillet prochain. Le succès de cette réunion est essentiel pour maintenir la dynamique de réforme dans laquelle nous sommes engagés, mais aussi pour favoriser une plus grande synergie entre le niveau continental et le niveau régional.

Dans le cadre de la préparation de la rencontre de Niamey, la Commission, en collaboration avec les Communautés économiques régionales, a organisé deux ateliers, à Arusha et à Addis Abeba, qui ont permis d’examiner les différents aspects de la réunion de coordination.

La semaine passée, la Commission a organisé à Addis Abéba une retraite avec les chefs des Secrétariats des Communautés économiques régionales, avec lesquels nous avions eu des discussions fort constructives.

Un point sur le travail accompli vous sera faitau cours de la journée. Il s’agira aussi pour nous de recueillir vos vues, d’autant plus pertinentes qu’elles se nourrissent d’une riche expérience du fonctionnement de notre Union, ainsi que de la réflexion que vous avez déjà initiée sur cette question, notamment lors du séminaire tenu récemment au Caire sous le thème: La route menant à Niamey.

Sans préjudice de vos échanges, je voudrais mettre en relief deux éléments.

Premièrement, la réunion de coordination devrait être un puissant levier pour faire avancer le processus d’intégration du continent. Elle doit favoriser la synergie et la cohérence requises entre l’Union africaine et les Communautés économiques régionales, sur la base d’une répartition aussi claire que possible de leurs tâches, de leurs responsabilités, et de leurs avantages comparatifs respectifs.

D’autre part, la réunion de coordination devrait être marquée du sceau de l’action tant dans son déroulement que dans ses résultats. Nos concitoyens, on ne le dira jamais assez, ont soif de concret. Ils veulent que leur quotidien change, et change significativement. Cela n’est possible que si nos proclamations sont suivies d’actions concrètes.

Tel est l’enjeu de la réunion de Niamey. D’évidence, il faudra un temps de rodage avant que ce rendez-vous ne prenne son plein envol. Mais il nous revient d’ores et déjà d’alimenter avec créativité les discussions que nos dirigeants auront en juillet prochain.

Mesdames et Messieurs,

La réunion de coordination participe de l’entreprise plus large de réforme de notre Union, qu’il importe de réinventer pour en faire un outil de réalisation de nos ambitions et un moteur de la transformation tant désirée de l’Afrique.

Un aspect crucial de ce processus porte sur la restructuration de la Commission.

Au mois de mars dernier, la Commission, à la demande du Président du COREP, vous a entretenu de la démarche suivie à cet égard.

Ici encore, il est prévu que la Commission fasse une communication.

Qu’il me suffise à ce stade d’insister à nouveau sur l’importance que revêt ce travail. La Commission est le bras opérationnel de notre Union, mais aussi un outil ayant vocation à faciliter une réflexion stratégique pour mettre en perspective l’action de notre Union. Elle a, en outre, une fonction de promotion de l’excellence et de l’engagement tant au niveau qu’en dehors du continent. Ce sont là des considérations à prendre en compte dans le processus de restructuration.

J’attache une grande importance à ce que le COREP soit régulièrement informé de l’évolution de cet exercice, de sorte que les propositions qui seront faites reflètent autant que faire se peut vos préoccupations. L’Unite chargée de la réforme reste à votre disposition pour fournir, à chaque fois que nécessaire, les informations nécessaires.

Mesdames et Messieurs,

En décembre 2017, au Caire, j’avais énoncé nombre de mesures pour renforcer la fluidité de l’information entre la Commission et le COREP et nous permette de mieux nous acquitter de nos responsabilités respectives.

Des avancées ont indéniablement été faites. Ainsi, la Commission, comme je m’y étais engagé, a commencé à soumettre des rapports périodiques sur ses activités au COREP. Nous devons imprimer une plus grande régularité à ces rapports, tout comme d’ailleurs à l’interaction avec le Conseil de paix et de sécurité.

Un suivi a également été fait sur les questions administratives et financières, notamment dans le prolongement de la décision adoptée par le Conseil exécutif extraordinaire de novembre dernier.

Ces efforts seront poursuivis. Un accent particulier sera mis sur le respect des délais de soumission des documents de travail pour les différentes instances de notre Union.

Mesdames et Messieurs,

Tant les exigences de développement que le contexte international, marqué par l’érosion du droit international et la montée de l’unilatéralisme, mettent chaque jour en relief la nécessité d’une plus grande unité politique, l’urgence de l’approfondissement de l’intégration et l’impératif du renforcement de l’Union africaine.

L’Afrique n’est pas suffisamment unie, intégrée, elle n’est pèsent pas suffisamment sur la scène internationale.

Les souverainetés de nos Etats sont menacées par la faiblesse collective du continent et les difficultés que nous éprouvons à contenir les ingérences étrangères, ainsi qu’à tirer profit de la mondialisation.

Pour l’Afrique, il n’y a de salut que dans l’intégration. La phrase de l’ancien Président Kwame Nkrumah - Unite or perish - est plus que jamais d’actualité.

Surmonter les défis de l’heure suppose l’engagement de tous, sur la base de la vision articulée dans l’Agenda 2063, une mobilisation totale et une action tendue vers le renforcement du rôle de l’Union africaine.

Je sais que nous pouvons continuer à compter sur votre engagement et votre détermination à être, au quotidien, les véritables soldats de l’intégration et de l’unité à laquelle nos peuples aspirent.

Je vous remercie de votre aimable attention.