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Discours de S.E Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine : Lancement de la stratégie nationale de développement de la Guinée Équatoriale ‘’Equatorial Guinea 2020’’

Discours de S.E Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine : Lancement de la stratégie nationale de développement de la Guinée Équatoriale ‘’Equatorial Guinea 2020’’

mai 02, 2019

Lancement de la stratégie nationale de développement de la Guinée Équatoriale "Equatorial Guinea 2020’’

Discours de S.E Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l’Union Africaine

 

Malabo, Guinée Équatoriale 2-4 mai 2019

 

Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée Équatoriale,

Mesdames Messieurs les Membres du Gouvernement, Honorables, Mesdames Messieurs les Députés,

Mesdames Messieurs les Représentants des Organisations Internationales,

Distingués invités, Mesdames Messieurs

Je voudrais avant tout propos, adresser, au nom de la Commission de l’Union Africaine, mes plus vifs et sincères remerciements à SEM. Theodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée Équatoriale, au Gouvernement et au peuple équato-guinéen pour l’hospitalité fraternelle dont nous faisons l’objet, depuis notre arrivée dans cette belle ville de Malabo et, pour avoir associé la Commission de l’Union Africaine à cet important évènement.

C’est un grand honneur pour moi d’être ici à Malabo et de prendre la parole à l’occasion du lancement de la stratégie nationale de votre pays “ Equatorial Guinea 2020’’.

Malabo revêt, dans la mémoire de l’Union africaine, une signification symbolique digne de rappel.

Malabo se pare, en effet, de deux importantes décisions, prises par la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine : le Protocole de Malabo portant amendement du Statut de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des peuples, la Déclaration de Malabo réaffirmant les principes et objectifs du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA). Nous devons à la capitale de Guinée Equatoriale la définition des « Objectifs de croissance et de transformation de l’agricole accéléré à l’horizon 2025 ». Justice et agriculture, deux domaines clés pour le devenir de l’Afrique!

Excellence, Mesdames Messieurs,

La Guinée Equatoriale a réalisé des performances économiques spectaculaires au cours de ces dernières décennies. Le taux annuel de croissance estimé à 27,8 % entre 1993 et 2012 selon les Nations Unies jette un éblouissant éclairage sur les performances du pays.

Des progrès significatifs ont été aussi enregistrés dans l’accomplissement de nombreux objectifs du développement, notamment dans le domaine des infrastructures économiques et sociales, comme l’illustre les rapports annuels sur le développement durable.

Excellence,

Mesdames Messieurs

La troisième conférence économique nationale est un évènement d’extrême importance pour le faire le bilan et se projeter dans l’avenir. Et l’heure des bilans est toujours une heure de vérité, de questionnement et de jugement. Je voudrais, dans cet esprit, m’interroger sur deux questions, l’une relative au rapport de la planification du développement et la paix et la sécurité, l’autre aux contenus de nos stratégies nationales, régionales et continentales de développement.

Insister sur le binôme planification développement paix et sécurité n’est pas simplement une commodité, délice de l’esprit mai une exigence de la raison.

La planification du développement dont la troisième conférence économique nationale d’aujourd’hui est l’incarnation apparait comme la condition sine qua non, non seulement de promotion des stratégies de réponses aux besoins fondamentaux des citoyens, mais également et surtout à la création des conditions de leur sécurité et à la paix propice au développement.

A l’inverse, la réalisation de la paix et la sécurité, il est peut être superflu de le rappeler, est la condition première de tout développement.

Le premier réflexe de tout investisseur est bien naturellement de vérifier si dans l’espace qui le sollicite la paix et la sécurité sont garanties. Rien n’est plus frileux que le détenteur de capitaux. Il n’y aquelesaventuriersquicourentderrièrelespromesses debénéfices mirobolants en faisant fi de leur sécurité et de celle de leurs biens investis, ou à investir.

Il me plait, à ce sujet, de féliciter la Guinée Equatoriale et ses plus hautes autorités pour leurs contributions à l’agenda africain dans ce domaine de la paix et de la sécurité.

Comme membre Non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies,laGuinéejoueunrôleactifdansl’action portéeparleGroupe Afrique. Elle a facilité, au mois de février dernier, la négociation et l’adoption de la résolution 2457(2019) portant sur la coopération entre l’organisation des nations unies et les Organisations régionales et sous régionales pour faire taire les armes et contribuer à la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale, la piraterie maritime, notamment celle qui sévit dans le Golf de Guinée. De même, la Guinée Equatoriale a fait adopter une importante résolution sur la lutte contre le mercenariat.

Dans cette volonté commune de faire face aux multiples menaces asymétriques sur le Continent, la Guinée Equatoriale s’est illustrée comme membre fondateur du Comité des Services de renseignement et de Sécurité de l'Union africaine (CISSA) et a offert de financer la construction de son Siège.

Il n’est dès lors pas étonnant que vos pairs ont, à juste titre, porté leur choix sur vous, Monsieur le Président Obiang, en vous désignant Champion du thème de l’année 2019 de l’Union africaine qui porte sur une problématique au cœur de l’agenda africain à savoir les « Réfugiés, rapatriés et déplacés internes : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique ».

Excellences,

Mesdames Messieurs,

Vous me permettez à présent d’aborder ma seconde interrogation sur les contenus de nos stratégies de développement

Les avancées économiques indéniables ne sauraient, en effet, nous cacher une réalité observable dans de nombreux pays du continent, La forte concentration de l’économie sur les exportations des produits agricoles, miniers et pétroliers montre un déficit de diversification économique patent qui expose les performances aux aléas, fluctuations et conjonctures indépendantes de nos volontés en Afrique de façon générale et particulièrement en Afrique centrale, l’une des sous régions les moins intégrée du Continent.

Cette réalité affecte considérablement l’essor économique de plusieurs pays africains dont la Guinée Equatoriale où les stratégies de développement gagneraient à diversifier les activités économiques, aujourd’hui tournées pour l’essentiel, vers les principaux produits d’exportation du pétrole, du gaz et des minerais.

Une réflexion novatrice et audacieuse qui met au centre l’industrialisation, la transformation, la production et chaine de valeur, le tourisme, les services, est à encourager et assurément à promouvoir.

Un climat des affaires dans un environnement de paix et de justice, tous deux incitateurs pour le secteur privé, est aujourd’hui un impératif de développement non seulement en Guinée Equatoriale mais également dans tous nos Etats qui souffrent de ce déficit de diversification économique.

« Equatorial Guinea 2020 » est en cela une réponse, non seulement pour vous ici mais aussi pour bien d’autres ailleurs.

Je voudrais à cet égard féliciter le gouvernement pour les acquis de la première phase (2007 – 2012) axés sur la construction des infrastructures économiques et sociale, l’amélioration du climat des affaires, la compétitivité et le développement du secteur privé.

La seconde phase qui court jusqu’en 2020, phase de l’émergence, se doit consolider la diversification des sources de croissance, pour réduire la dépendance du secteur des hydrocarbures et d’en assurer la soutenabilité et de permettre la création d’emplois décents pour les jeunes et les générations futures.

Cette diversification économique doit être comprise comme une stratégie de développement visant à mettre l’économie nationale à l’abri des fluctuations du ou des produits de concentration. Elle est, ensuite, la condition d’une économie compétitive, inclusive et résiliente, seule à même d’éradiquer la pauvreté, d’offrir à suffisance les biens et services aux citoyens qui sont, après tout, la fin et la cible de tous nos efforts de création de prospérité et de bien-être.

L’organisation de votre symposium en 2014 a permis d’identifier les principaux piliers de l’économie nationale organisés au tour de l’agriculture et l’élevage, la pêche et l’aquaculture, la pétrochimie et les minerais, le tourisme et les services, sur lesquels les efforts doivent être orientés.

La mise en place d’un guichet unique pour faciliter les procédures administratives et réduire les délais est hautement à saluer.

Par ailleurs, je me réjouis de ce que ces axes prioritaires trouvent un écho dans le Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique.

Excellences, Mesdames Messieurs,

En dépit de l’existence du cadre normatif, les défis à l’intégration du Continent se posent avec acuité et particulièrement en Afrique centrale, comme le relève le Document de stratégie d’intégration régionale pour l’Afrique centrale de la Banque Africaine de Développement, approuvé il y a tout juste quelques jours. Ce diagnostic fait par le BAD interpelle à ce que les pays de la CEEAC redoublent d’effort pour amorcer l’indispensable intégration de leur sous-région, en mettant l’accent sur les infrastructures.

Conformément à l’Agenda 2063, la Commission de l’Union africaine reste engagée à accompagner les Etats membres dans l’appropriation des outils d’ intégration disponibles, notamment le PIDDA et le NEPAD transformé en Agence de développement de l’Union.

Dans cette architecture, viennent compléter les projets phares à savoir le Marché unique de Transport Aérien en Afrique, le Protocole sur la libre circulation des personnes, au droit de résidence et au droit d’établissement, et la Zone de libre-échange continental africaine.

Je voudrais terminer en mettant un accent particulier sur l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine dont l’entrée en vigueur est attendue au prochain sommet de Niamey au Niger et pour laquelle, j’appelle la Guinée Equatoriale et tous les autres Etats membres qui ne l’ont pas encore fait, de procéder à sa ratification.

La troisième Conférence Economique Nationale à laquelle je souhaite un plein et grandiose succès, c’est aussi tout cela, à la fois.

Je vous remercie de votre aimable attention.

 

Ressources

février 10, 2022

Agenda 2063 is Africa’s development blueprint to achieve inclusive and sustainable socio-economic development over a 50-year period.

août 17, 2024

La fin de la dernière décennie a été marquée par une préoccupation accrue de la communauté mondiale face à la triple crise planétaire de