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Intervention du président de la commission de l’Union africaine au Conseil de Securité des Nations Unies sur “Les défis de maintenir la paix dans un contexte fragile particulièrement en Afrique”

Intervention du président de la commission de l’Union africaine au Conseil de Securité des Nations Unies sur “Les défis de maintenir la paix dans un contexte fragile particulièrement en Afrique”

janvier 06, 2021

Excellence Monsieur Kais Saied, Président de la République Tunisienne, Président du Conseil de Sécurité des Nations unies,
Excellences Messieurs le Chefs d’Etat,
Monsieur le Secrétaire général des Nations unies,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d'abord saisir cette opportunité pour vous exprimer, Monsieur le Président du Conseil ainsi qu’à tous les membres, mes vœux les meilleurs de paix, de sécurité et de santé surtout en ces moments éprouvants de la Covid 19.

Je voudrais ensuite féliciter le Président de la République Tunisienne pour son accession à la Présidence du Conseil de sécurité pour le mois de janvier 2021 et le remercier d'avoir inscrit à l'ordre du jour de ce Conseil ce point important consacré aux défis du maintien de la paix dans des contextes fragiles. Il s'agit, en effet, d'un sujet au cœur des préoccupations de l'Union africaine, puisque c’est en Afrique que se pose avec le plus d’acuité la question de la fragilité des États et le problème de maintien de la paix. J’en veux pour preuve le Bassin du Lac Tchad et le Sahel. Le Niger a compté plus d’une centaine de morts il y a quelques jours. Nos condoléances au gouvernement et au peuple nigériens.

Monsieur le Président,

Les ruptures ou les menaces actuelles à la paix et à la sécurité internationales posées par des facteurs tels que les conflits, le terrorisme, l'extrémisme violent, la radicalisation, la criminalité transnationale organisée, les graves effets du changement climatique, les maladies infectieuses mortelles et les pandémies multiples ont de vastes conséquences, notamment pour les États les plus fragiles et les populations les plus vulnérables.

Avec l'expansion actuelle de la pandémie de COVID-19, ces réalités tragiques ont atteint leur paroxysme. Nous avons clairement observé l’impact des effets sanitaires et socio-économiques dévastateurs de toute nature sur les États fragiles.

La fragilité des États reste un obstacle majeur au développement en Afrique. Surmonter ce défi est donc une priorité absolue pour l'Union africaine, l'un des piliers de l’agenda international.

A l’aube de sa création, l'Union africaine a adopté un certain nombre de politiques, d'instruments et de mécanismes pour soutenir ses États membres et renforcer leurs capacités de prévention des conflits et des tensions, qui constituent des obstacles autant que des menaces pour leur paix, leur stabilité et leur développement.

La mise en place en 2002 de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et de l'Architecture africaine de gouvernance (AGA) ainsi que son double schéma directeur pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, couvrent efficacement les différents aspects de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits, ainsi que la stabilisation, la reconstruction et le développement post-conflit.

Les vecteurs de l'APSA, tels que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, le Panel des Sages, l’Unité de soutien à la médiation ont ouvert un vaste champ aux progrès considérables dans le traitement et le règlement des conflits sur le Continent.

Les efforts de rétablissement de la paix et de diplomatie préventive de l'UA, appuyé par un recours particulièrement efficace d’Envoyés et des Représentants spéciaux, de Hauts représentants ainsi que des Bureaux de Liaison et Missions à travers le Continent, continuent de jouer un rôle actif dans la réalisation de ces objectifs.

Convaincue qu’elle ne saurait rester silencieuse devant les drames africains et que davantage elle ne pouvait laisser les autres décider du sort de l’Afrique, l’Union s’attelle inlassablement à développer le principe de la solution des problèmes africains par les africains eux-mêmes. Cette approche a permis de résoudre de très nombreux conflits et crises à l’échelle du continent. Elle permet d’adresser les causes sous-jacentes des conflits s'attaquant ainsi aux sources des fragilités.

Monsieur le Président,

Les accords–cadres signés avec les Nations Unies et l’Union Européenne sur les thématiques fondamentales de la paix, la sécurité, la gouvernance et le développement jettent les bases d’une coopération féconde dans ces domaines cruciaux.

A cet égard, le partenariat ONU-UA, renforcé par les accords d’avril 2017 et de janvier 2018, réaffirment la nécessaire concertation et la mobilisation stratégique pour éradiquer les causes de la fragilité auxquelles font face de nombreux Etats africains et d’apporter des réponses appropriées, cohérentes et décisives pour prévenir et gérer les conflits en Afrique.

Les consultations étroites entre le Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA visent à promouvoir cet objectif. Ces consultations améliorent notre appréciation commune des défis auxquels nous sommes confrontés et affinent nos outils de réponse y compris par le biais de la diplomatie préventive. Elles apportent une contribution significative au développement d’un multilatéralisme fragilisé par les égoïsmes nationaux et le relâchement de l’humanisme et des chaines de solidarités internationales.

Aussi, je tiens à féliciter votre illustre Organe, le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa contribution à cet effort en adoptant la Résolution 2457 (2019) dans laquelle, entre autres, il appelle à la mobilisation des Nations unies et de ses institutions pour soutenir l'Union africaine dans la mise en œuvre de son noble objectif de Faire taire les armes en Afrique.

Les résultats obtenus jusqu'ici grâce à cette collaboration sont tout à fait appréciables et vous conviendrez avec moi, Monsieur le Président, que ce n'est qu'en mettant en commun notre expertise et nos ressources collectives, que nous serons à même de répondre aux défis qui nous assaillent.

Bien que certains progrès aient été réalisés, en étroite coordination avec les organisations sous régionales et avec le ferme soutien des Nations unies, nous devons reconnaître qu'un certain nombre d’entre eux continuent de compromettre notre capacité à remplir efficacement notre mandat. Il s’agit entre autres de l’accès aux ressources prévisibles et pérennes en soutien aux opérations décidées ou conduites par l’Union africaine, de mandat clair et robuste.

Dans cet élan, nous sommes demeurés toujours conscients de la responsabilité première de nos États membres de prévenir et de régler, pacifiquement et par le dialogue, les conflits, ainsi que de protéger les civils et de promouvoir les droits de l'homme.

Monsieur le président

Dans nos approches des crises et thématiques de la paix et de la sécurité, l’exclusion nous parait être l’un des déterminants les plus actifs de ces crises et tensions.

Il n’y a pas d’autre stratégie pour agir sur les fragilités que de réussir de façon résolue nos politiques d’autonomisation des femmes et d’insertion audacieuse de la jeunesse dans une vraie symphonie inclusive de ces forces vives de nos sociétés.

Nous avons besoin ici d’autres dynamiques novatrices et de moins de discours incantatoires. Les espérances et attentes que nous nourrissons à travers le débat d’aujourd’hui sont de voir en émerger une forte impulsion de nos efforts communs pour le triomphe de notre combat contre l’exclusion, l’injustice sociale, l’unilatéralisme et les défiances aux solidarités, fondement et essence de notre commune humanité.

Je vous remercie.

Ressources

février 10, 2022

Agenda 2063 is Africa’s development blueprint to achieve inclusive and sustainable socio-economic development over a 50-year period.

novembre 06, 2024

In a world where every click, every share, and every tweet can broadcast one’s thoughts to a global audience, the digital realm has becom