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Allocution de S.E. Mme Aissata Tall Sall, Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Présidente du Conseil Exécutif

Allocution de S.E. Mme Aissata Tall Sall, Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Présidente du Conseil Exécutif

novembre 23, 2022

Excellence Monsieur Hassoumi Massoudou, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur,

Excellence Monsieur Moussa Faki MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres, chers collègues,

Excellence MadameMonique NSANZABAGANWA, Vice-Présidente de la Commission de l’Union africaine,

Excellences, Mesdames et Messieurs les Commissaires, les Chefs d’Organe et de Communauté économique régionale,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames, Messieurs,

Après Lusaka, nous voici réunis à nouveau, ici, à Niamey, pour préparer, d’une part, le Sommet extraordinaire sur l’industrialisation et la diversification économique et, d’autre part, la Session extraordinaire portant sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Au nom du Conseil exécutif, je voudrais tout d’abord nous souhaiter une bonne semaine de l’industrialisation de l’Afrique.

Je tiens également à adresser mes vifs remerciements au Gouvernement et au Peuple de la République sœur du Niger pour l’accueil convivial et l’hospitalité chaleureuse qu’ils nous ont réservés dans cette belle capitale africaine.

Mesdames et Messieurs,

Nos présentes assises se tiennent encore dans un contexte de crise profonde, marqué par le triple impact de la pandémie de COVID-19, du changement climatique et de la guerre en Ukraine. Face à ces crises, notre Continent n’a d’autre choix que de demeurer résilient.

Aussi, en se proposant d’examiner la problématique de l’industrialisation et de la diversification économique de l’Afrique, nos Chefs d’Etat et de Gouvernement réaffirment leur volonté de trouver des solutions viables pour le devenir nos économies.

Cette décision comporte une haute portée stratégique car le but visé dans le processus d’industrialisation et de transformation productive de nos pays est l’amélioration de leurs capacités à tirer parti des nombreuses ressources humaines et naturelles dont regorge le Continent.

Avec seulement 1,8 % de contribution à la valeur ajoutée manufacturière mondiale et 10,5 % de taux d’industrialisation selon l’ONUDI, au moment où en Asie de l’Est il est de 25%, l’Afrique a énormément de progrès à faire dans ce domaine clé pour son émergence économique et son développement social.

En effet, l’industrialisation de l’Afrique peut débloquer le potentiel de croissance inclusive du Continent, en élargissant l’accès aux opportunités économiques ainsi crées à toutes les franges de la population, notamment les femmes et les jeunes.

Le secteur privé est également un levier essentiel dans ce processus, grâce à l’innovation dans des domaines à fort potentiel, tels que l’agriculture, l’agro-industrie, la santé, l’éducation, l’infrastructure, et surtout l’énergie qui demeure un enjeu crucial dans le contexte de crise actuel.

A cet égard, il importe de réitérer la position africaine pour une transition juste et équitable à l’effet de défendre le droit de nos pays d’exploiter leurs ressources disponibles comme le gaz, à côté de leurs efforts pour le développement du mix énergétique.

C’est le lieu de féliciter la République Arabe d’Égypte pour la parfaite organisation de la COP 27 et toutes les Parties prenantes africaines pour leur participation active à cette importante rencontre.

Mesdames et Messieurs,

À côté de ces défis, aussi importants les uns que les autres, il conviendrait d’évoquer l’enjeu lié à la mobilisation des ressources internes dans le financement de nos économies, ainsi que la lutte contre les flux financiers illicites qui favorisent l’évasion fiscale et la corruption.

En pleine crise économique, on ne peut s'empêcher de noter, pour le déplorer, que la manne financière ainsi perdue aurait permis au Continent de financer la relance économique post-covid-19. L’Afrique n’aurait alors aucun recours à des emprunts extérieurs parfois conditionnés et obtenus à des taux prohibitifs que nous impose un système international qu’il est temps de réformer.

C’est un tel plaidoyer que porte inlassablement Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de l’Union africaine. C’est également tout le sens de Son appel pour l’octroi à l’Union africaine d’un siège au sein du G 20. 

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

S’agissant de la ZLECAf, il convient de relever que c’est ici même, qu’elle fut lancée officiellement, en juillet 2019, lors du 12eme Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement.

Il est avant tout heureux de noter, trois ans plus tard, les progrès remarquables accomplis dans le cadre de la promotion du processus d’intégration économique et d’appropriation par les Etats membres de la ZLECAf. Le traité s’y rapportant a enregistré, à ce jour, 54 signatures et 43 ratifications.

C’est le lieu de saluer le leadership de Son Excellence Monsieur Mahamadou ISSOUFOU, Champion pour la promotion de la ZLECAf, pour son plaidoyer et ses efforts constants, en vue d’une opérationnalisation rapide et efficace de cet instrument crucial.

Je salue également le rôle déterminant de Monsieur Wamkele MENE (prononcer méné), Secrétaire Général de la ZLECAf et de toute son équipe. Par ailleurs, je me réjouis de l’importante contribution des Etats membres, des Communautés économiques régionales (CER) et des Institutions financières africaines, telles que la BAD et Afreximbank.

Au demeurant, la consolidation de la ZLECAf nécessite un ferme engagement de toutes les Parties prenantes pour accélérer la transformation productive de l’Afrique dans l'optique de réaliser la vision et les aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

C’est tout le sens du plaidoyer en faveur de la ratification rapide des instruments liés à la création des Institutions financières africaines à savoir la Banque centrale africaine, le Fonds monétaire africain et le Fonds africain d'investissement.

C’est donc la synergie de tous ces efforts qui nous permettra de tenir le pari du développement économique et, par ricochet, la réalisation de l’Afrique que nous voulons.

Sur ces mots, je déclare à présent ouverts les travaux de cette session du Conseil exécutif, tout en souhaitant plein succès à nos délibérations.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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